Résumé de la décision
Dans ce litige, M. B... conteste un arrêté du maire de Mézières-en-Vexin en date du 27 novembre 2017, qui lui enjoignait d'enlever un portail fermant l'accès au chemin rural n°49. Le tribunal administratif de Rouen avait rejeté sa demande d'annulation de cet arrêté par un jugement du 17 octobre 2019. M. B... fait appel de cette décision. La cour d'appel, après avoir examiné les éléments de preuve, a conclu que l'arrêté du maire était illégal et a annulé le jugement du tribunal administratif, l'arrêté en question, et a ordonné à la commune de verser 1 500 euros à M. B... en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
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Arguments pertinents
1. Incompétence de l'arrêté : La cour a conclu que le portail enlitige n'était pas situé sur le territoire de la commune de Mézières-en-Vexin, ni à sa limite. Cette conclusion s'appuie sur un procès-verbal de délimitation du territoire de 1832 et un rapport d'un géomètre-expert qui précise que “c'est la ravine ou le fossé” et non le chemin qui détermine la limite entre les deux communes.
Citation : "la partie du chemin sur laquelle a été installé le portail en litige ne se situe ni sur le territoire de la commune de Mézières-en-Vexin ni même en limite du territoire des communes de Mézières-en-Vexin et d'Hennezis."
2. Annulation de jugement : Énonçant que l'arrêté était entaché d'incompétence, la cour a conclu qu'il devait être annulé, soutenant le bien-fondé de la demande d'annulation de M. B...
Citation : "l'arrêté du maire de Mézières-en-Vexin enjoignant à M. B... d'enlever le portail en cause est entaché d'incompétence et doit donc être annulé."
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Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article prévoit la prise en charge des frais exposés par une partie qui a gagné le procès. Ici, la cour a décidé que la commune devait verser 1 500 euros à M. B..., car il n’était pas la partie perdante dans cette instance.
Citation : "les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de M. B..., qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance, la somme que réclame la commune de Mézières-en-Vexin au titre des frais du litige."
2. Précédent juridique sur l'incompétence : La décision s'appuie aussi sur les principes en matière de délimitation des territoires des communes, en vérifiant la légitimité des actes administratifs et leur conformité avec le droit de propriété et territorial. Cela clarifie l’importance de la preuve géométrique dans les litiges portant sur les limites territoriales.
Conclusion juridique : La cour a affirmé que les actes administratifs doivent avoir un fondement légal solide, sans quoi, comme dans ce cas, l'incompétence rend l'arrêté caduque.
En somme, la décision affirme la nécessité d'une rigoureuse délimitation territoriale et confirme la protection des droits des particuliers face aux décisions administratives potentiellement abusives.