Résumé de la décision
M. B...A..., un ressortissant camerounais, a présenté une demande d'asile en France en 2018, après avoir déjà fait une demande similaire en Italie en 2016. La préfète de la Seine-Maritime a décidé de transférer M. A... aux autorités italiennes, jugée responsable de l’examen de sa demande d'asile en vertu du règlement (UE) n° 604/2013. M. A... a contesté cette décision et a demandé l'annulation de l'arrêté de transfert, ainsi que d'autres mesures. La cour a annulé à la fois le jugement du tribunal administratif et l'arrêté de transfert, estimant que l'arrêté était insuffisamment motivé. La cour a également ordonné à la préfète de statue à nouveau sur le cas de M. A... dans un délai d'un mois, tout en condamnant l'État à verser 800 euros aux frais de son avocat.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation : La cour a noté que, bien que l'arrêté de transfert fût fondé sur le règlement du 26 juin 2013, il manquait les éléments de fait justifiant pourquoi l'Italie était considérée comme responsable de l'examen de la demande d'asile. Le jugement a ainsi conclu que cette absence de précisions constituait un motif d'illégalité.
> "L'arrêté en litige [...] ne mentionne pas les éléments de fait sur lesquels l'autorité administrative s'est fondée pour estimer que l'examen de la demande présentée devant elle relève de la responsabilité de l'Italie."
2. Injonction de statue à nouveau : Il a été décidé que même si le jugement annule l'arrêté, cela ne signifie pas forcément que M. A... doit recevoir une autorisation provisoire de séjour. Cependant, le préfet doit impérativement statuer à nouveau sur son cas.
> "Le présent arrêt n'implique pas nécessairement que le préfet de la Seine-Maritime délivre à M. A... une 'autorisation provisoire de séjour en qualité de demandeur d'asile' comme il le demande."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 742-3 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : La décision de transfert doit être motivée, énonçant les considérations de droit et de fait sur lesquelles elle se fonde. La cour a souligné que pour répondre à ces exigences, la décision doit indiquer les éléments qui justifient la responsabilité d'un autre État membre dans le cadre d'une demande d'asile.
> "En application de l'article L. 742-3 [...] la décision de transfert doit comporter l'énoncé des considérations de droit et de fait qui en constituent le fondement."
2. Article L. 742-6 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article stipule que lorsque la décision de transfert est annulée, l'autorité administrative doit statuer à nouveau sur le cas. En se basant sur cet article, la cour a exigé que le préfet prenne une nouvelle décision concernant M. A....
> "Si la décision de transfert est annulée, il est immédiatement mis fin aux mesures de surveillance [...] L'autorité administrative statue à nouveau sur le cas de l'intéressé."
Ces citations et interprétations des textes de loi montrent comment la cour a justifié son annulation de l'arrêté et la nécessité de réévaluer la situation de M. A..., tout en garantissant le respect des droits des demandeurs d'asile.