Résumé de la décision
M. C... A... a contesté la délibération du conseil communautaire de la communauté de communes du canton de Fauquembergues, qui avait approuvé le plan local d'urbanisme intercommunal le 28 février 2014, et a demandé son annulation. Il soutenait que sa parcelle cadastrée C n° 25, classée en zone agricole, aurait dû être classée en zone constructible. Le tribunal administratif de Lille a rejeté sa demande en mars 2017, un jugement qui fait l'objet de l'appel. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que le classement en zone agricole était justifié et ne présentait pas d'erreur manifeste d'appréciation.
Arguments pertinents
1. Association des zones agricoles et urbanisation : Le classement en zone agricole peut inclure des zones à protéger pour leur potentiel agronomique, même dans des secteurs desservis par des infrastructures publiques. Les articles du code de l'urbanisme précisent que cette évaluation ne peut être contestée que si elle repose sur des Fais matériels inexacts ou une erreur manifeste. Par exemple, l'article R. 123-7 du Code de l'urbanisme stipule : "Les zones agricoles sont dites 'zones A'. Peuvent être classés en zone agricole les secteurs de la commune... à protéger en raison du potentiel agronomique, biologique ou économique des terres agricoles."
2. Absence de lien entre la proximité avec une exploitation agricole et le classement : La cour a noté que la décision de classer la parcelle cadastrée C-25 ne s'appuyait pas exclusivement sur la proximité d'une exploitation agricole. La mention de la communauté de communes d'une exploitation agricole à proximité ne prouve pas que le motif du classement était la distance de 100 mètres, ce qui est crucial pour démontrer l'exactitude des faits fondant la décision.
3. Inadéquation des motifs de détournement de procédure : La cour a également rejeté l’argument selon lequel le classement en zone agricole visait à couvrir une illégalité présumée relatée dans un certificat d’urbanisme négatif. Cela démontre que le juge ne s'est pas laissé influencer par un motif à l'égard de la légitimité de la décision prise.
4. Sanction des frais de justice : En conséquence de ce rejet, la cour a condamné M. A... à verser une somme de 1 500 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, aprèès avoir écarté ses demandes d’injonction et d'accorder des frais à son profit.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes du code de l'urbanisme et du code de justice administrative, qu'il convient d'appliquer et d'interpréter comme suit :
- Code de l'urbanisme - Article R. 123-7 : Cet article définit le cadre juridique permettant de classer des parcelles en zones agricoles, et précise les critères d’appréciation qui sous-tendent ce classement. Il est interprété par la cour comme laissant une large discrétion aux autorités compétentes, tant que le classement repose sur des éléments factuels vérifiables.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article permet au juge d'imposer les frais de justice à la partie perdante d'un litige administratif. La cour a utilisé cet article pour ordonner à M. A... de payer les frais de la communauté d'agglomération, soulignant ainsi que la demande de classement de la parcelle n’était pas fondée.
La cour a, en substance, validé l'exercice de l'autorité de planification urbaine, soulignant l'importance de protéger les terres agricoles et assurant que la décision de classement ne soit pas fondée sur des abus ou détournements.