Résumé de la décision
La société Diagoris a interjeté appel d'une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Lille, qui avait rejeté sa demande d'injonction visant à obtenir, sous forme non anonymisée, les balances générales non soldées de la société Soderec de la part de la société Happy Chic. Cette demande a pour contexte un projet de plan de sauvegarde de l'emploi au sein de Happy Chic. La cour a confirmé le rejet de la demande de Diagoris, considérant que celle-ci était devenue dépourvue d'utilité, le plan de sauvegarde ayant déjà été adopté. Les conclusions de Diagoris relatives à l'article L. 761-1 du code de justice administrative ont également été rejetées, l'État n'étant pas la partie perdante.
Arguments pertinents
1. Dépourvu d'utilité : La cour souligne que la demande de Diagoris, bien que théoriquement recevable, est devenue sans objet. En effet, le rapport de Diagoris ayant été remis à temps pour la décision du comité d'entreprise, l'injonction demandée ne peut plus influencer une procédure qui est déjà achevée. La décision indique clairement : « … sa demande d'injonction était désormais dépourvue d'utilité dès lors qu'elle ne peut plus exercer une influence sur le déroulement d'une procédure désormais achevée. »
2. Article L. 761-1 : La cour rappelle que les frais d'instance ne peuvent être mis à la charge de l'État que si celui-ci est la partie perdante. Étant donné que l'État n'a pas été condamné, les conclusions de Diagoris fondées sur cet article ont été rejetées. Cela est illustré par le passage : « L'Etat n'étant pas la partie perdante dans la présente instance, les conclusions présentées par la société Diagoris... doivent être rejetées. »
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 532-1 : Cet article permet au juge des référés de prescrire toute mesure utile d’expertise ou d’instruction. Dans cette affaire, cet article aurait pu servir de base à la demande d’injonction, mais la cour a souligné que le contexte particulier de la demande, compte tenu de sa temporalité, rendait inutile la mesure demandée.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Ses dispositions stipulent que l'État peut être condamné à payer les frais d'instance uniquement si celui-ci est dans la perte. La cour a interprété que, dans le cas présent, étant donné que l'État n’était pas la partie perdante, la demande de condamnation à paiement de frais devait être rejetée.
En définitive, la cour a considéré que la situation factuelle ne permettait pas à la demande de Diagoris de rencontrer un accueil favorable, tant sur les aspects utilitaires que sur le fondement financier lié aux frais de justice.