Résumé de la décision
M. D..., un ressortissant pakistanais, a demandé l'annulation de l'arrêté du 1er juin 2018 de la préfète de la Seine-Maritime, qui refusait de lui délivrer un titre de séjour et lui imposait une obligation de quitter le territoire français. M. D... a été pris en charge par l'aide sociale à l'enfance après être entré en France mineur en 2016. Le tribunal administratif de Rouen a rejeté sa demande, et M. D... a interjeté appel. La cour a confirmé le jugement du tribunal, considérant que le refus de titre de séjour n'était pas illégal et que les arguments de M. D... n'étaient pas fondés.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation : M. D... a soutenu que la décision de refus de titre de séjour manquait de motivation et n'avait pas pris en compte sa situation personnelle. Cependant, la cour a noté qu'il n'avait pas apporté d'éléments nouveaux en appel pour contester l'appréciation des premiers juges. La cour a donc écarté cet argument en adoptant les motifs des juges de première instance.
2. Considérations humanitaires : Selon l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, un titre de séjour peut être délivré pour des considérations humanitaires. La cour a estimé que les circonstances présentées par M. D..., telles que sa scolarisation et ses stages, ne constituaient pas des motifs exceptionnels justifiant l'admission au séjour. La cour a conclu que M. D... n'avait pas démontré l'absence d'attaches familiales dans son pays d'origine, ce qui affaiblissait sa demande.
3. Obligation de quitter le territoire : La cour a également confirmé que la décision d'obligation de quitter le territoire n'était pas illégale, en raison de l'absence de fondement pour contester le refus de titre de séjour. Les arguments relatifs à l'insuffisance de motivation et à l'erreur manifeste d'appréciation ont été écartés.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article stipule que "la carte de séjour temporaire peut être délivrée, sauf si sa présence constitue une menace pour l'ordre public, à l'étranger ne vivant pas en état de polygamie dont l'admission au séjour répond à des considérations humanitaires ou se justifie au regard des motifs exceptionnels qu'il fait valoir". La cour a interprété cet article en considérant que les éléments fournis par M. D... ne répondaient pas aux critères de "considérations humanitaires" ou de "motifs exceptionnels".
2. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a noté que M. D... n'avait pas établi de liens personnels significatifs en France, ce qui a conduit à l'écartement de ses arguments basés sur cette disposition.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article prévoit que l'État peut être condamné à payer une somme à un avocat en cas de litige. La cour a rejeté les conclusions de M. D... sur ce fondement, considérant que sa demande n'était pas fondée.
En conclusion, la cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant la requête de M. D... et ses demandes d'injonction et de condamnation de l'État.