Résumé de la décision
M. C... A..., exploitant agricole, a contesté le jugement du tribunal administratif de Rouen qui avait rejeté sa demande de retrait d'une décision préfectorale du 30 juin 2011, limitant les mouvements de ses bovins, en raison d'un contrôle constatant l'absence de marquage de certains animaux. Par une décision ultérieure du préfet de l'Eure du 7 février 2019, cette limitation a été levée. La cour a alors annulé le jugement du tribunal administratif, en constatant que la demande de M. A... était devenue sans objet suite à cette nouvelle décision. De plus, l'État a été condamné à verser une somme de 1 500 euros à M. A... pour les frais engagés au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
Le jugement repose sur deux arguments juridiques principaux :
1. Le caractère sans objet de la demande : La cour a observé que la demande d'abrogation de M. A... a été satisfaisante par la décision préfectorale du 7 février 2019, rendant ainsi le jugement du tribunal administratif inapproprié. La cour stipule : « Cette décision fait ainsi droit à la demande de M. A... tendant à l'abrogation de la décision du 30 juin 2011. Dans ces conditions, la demande présentée par M. A... était devenue sans objet ».
2. L'irrégularité procédurale du jugement : La cour soutient qu'en omettant de prononcer un non-lieu à statuer sur la demande devenue sans objet, les premiers juges ont entaché leur jugement d'irrégularité. La cour conclut ainsi à l'annulation du jugement antérieur.
Interprétations et citations légales
La décision fait référence à plusieurs textes réglementaires et législatifs :
- Code rural et de la pêche maritime - Article L. 221-4 : cet article stipule que les autorités peuvent ordonner la conduite d'animaux à l'abattoir en raison de l'absence d'identification ou d'information sur leur traçabilité. La cour évoque ce cadre légal en se référant à l'usage précédent du préfet, qui invoquait cet article dans sa lettre du 20 septembre 2011.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : ce texte prévoit la possibilité d'allouer des frais non compris dans les dépens aux justiciables qui obtiennent gain de cause. La décision de verser 1 500 euros à M. A... s'appuie sur cette disposition : « Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'Etat une somme de 1 500 euros au titre des frais exposés par M. A... ».
Ces éléments illustrent comment la cour interprète les dispositions légales applicables dans ce contexte, en se fondant sur les circonstances de l'affaire et en appliquant le principe de la non-lieu à statuer lorsque la demande initiale a perdu de son objet.