Résumé de la décision
M. A... B..., représentant par son avocat Me Pauline Girsch, a interjeté appel d’un jugement du 16 décembre 2020 rejetant sa demande d'annulation d'une décision préfectorale d'interdiction de retour sur le territoire français pour une durée d’un an. La cour administrative d’appel a constaté que cette décision avait été implicitement abrogée par la délivrance d'un récépissé de demande de titre de séjour, annulant ainsi l'objet du recours. En conséquence, la cour n'a pas statué sur la demande d'annulation et a ordonné le versement d'une somme de 1 500 euros à l'avocate de M. B... par l’Etat.
Arguments pertinents
1. Absence d'objet du recours : La cour constate que le recours pour excès de pouvoir, ici dirigé contre l'interdiction de retour, ne peut avoir d'effet si l'acte a été abrogé et n'a pas été exécuté. Elle explique que « la délivrance de ce récépissé a implicitement mais nécessairement eu pour effet d'abroger la décision en date du 12 octobre 2020 », rendant les conclusions de M. B... sans objet.
2. Conditions de l'abrogation : La cour souligne que pour qu'un recours perde son objet après abrogation de l'acte attaqué, deux conditions doivent être remplies : « cet acte n'ait reçu aucune exécution pendant la période où il était en vigueur et que la décision procédant à son abrogation soit devenue définitive ». Les faits montrent que les deux conditions étaient remplies dans cette affaire.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que "La partie qui perd l'instance est, sauf dans les cas prévus par la loi, condamnée aux dépens", soulignant l'obligation pour l'Etat de verser des honoraires à l'avocat de la partie gagnante dans ce contexte, ce qui est ici mis en œuvre via le versement ordonné à Me Pauline Girsch.
2. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37 : Cet article précise les modalités de prise en charge des frais de justice par l'État, permettant de récupérer des sommes dues pour les avocats. La cour a appliqué ces dispositions pour allouer des honoraires à l’avocate, sous la condition que celle-ci renonce à la part contributive de l'État.
En conclusion, la décision de la cour démontre une application rigoureuse du droit administratif concernant le caractère caduc des recours lorsque l'acte contesté a été abrogé avant toute exécution, tout en se basant sur des textes juridiques précis pour réglementer les frais d'avocat dans le cadre des contentieux administratifs.