Résumé de la décision :
La Cour administrative d'appel a examiné la requête de M. A..., un ressortissant ivoirien, qui contestait un jugement du tribunal administratif de Lille ayant rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral l'obligeant à quitter le territoire français. M. A... soutenait qu'il avait des droits au séjour en raison de sa paternité d'un enfant français né plus de deux mois après l'arrêté contesté. La cour a rejeté sa requête, confirmant que l'obligation de quitter le territoire ne portait pas atteinte disproportionnée à ses droits familiaux ou à sa situation personnelle.
Arguments pertinents :
1. Absence de lien de parenté reconnu et d'entretien de l'enfant :
La cour a constaté que M. A... ne prouvait pas qu’il subvenait aux besoins de son enfant au moment de la prise de l'arrêté. Elle mentionne que le requérant a reconnu son enfant seulement après l'arrêté et ne justifie pas d’une contribution suffisante à son entretien ou éducation.
> "[M. A...] n'établit pas, par la seule production de mandats cash... qu'il subvenait à l'entretien et à l'éducation de l'enfant dans les conditions... de l'article 371-2 du code civil."
2. Évaluation des liens affectifs et familiaux :
Bien que M. A... ait des membres de sa famille en France, la cour a jugé que cela ne suffisait pas à prouver des liens affectifs substantiels, ni à établir une dépendance qui justifierait le maintien en France.
> "Il ne ressort pas... qu'il serait dépourvu de tout lien dans son pays d'origine..."
3. Conformité avec les droits au respect de la vie familiale :
La cour a conclu que l'obligation de quitter le territoire ne portait pas atteinte disproportionnée à ses droits, conformément aux dispositions de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme.
> "L'obligation de quitter le territoire français... n'a pas porté à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée..."
Interprétations et citations légales :
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 (6°) :
Cet article stipule que la carte de séjour temporaire est accordée au parent d'un enfant français à condition qu'il puisse prouver avoir contribué à son entretien et éducation de façon effective. La cour a interprété cela comme nécessitant des preuves précises et concrètes de contribution, et non de simples déclarations ou documents émis après coup.
> "Sauf... la carte de séjour... est délivrée de plein droit : / (...) 6° A l'étranger... qui est père ou mère d'un enfant français mineur... à condition qu'il établisse contribuer effectivement à l'entretien..."
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 :
Ce texte garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a précisé que ce droit n'est pas absolu et que des mesures d'éloignement peuvent être justifiées pour maintenir l'ordre public, surtout en absence de liens familiaux solides.
> "L'obligation de quitter le territoire français n'a pas méconnu... les stipulations de l'article 8 de la convention..."
En somme, la décision repose sur l'interprétation stricte des droits au séjour, les preuves de liens réels et affectifs, et la conformité avec les protections offertes par la législation nationale et européenne.