Résumé de la décision :
M.F..., ancien technicien supérieur à l'EHPAD de Comines, conteste un jugement du tribunal administratif de Lille qui avait rejeté sa demande d'annulation d'une lettre du directeur de l'établissement datée du 2 décembre 2014. Cette lettre faisait suite à un titre exécutoire émis par l'EHPAD, demandant le remboursement de sommes perçues durant une période où M.F. aurait exercé une activité privée. La cour d'appel a annulé le jugement contesté, constatant que le titre exécutoire avait été retiré avant le jugement et que la demande était devenue sans objet. En conséquence, M.F. est condamné à verser 1 000 euros à l'EHPAD de Comines au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.Arguments pertinents :
1. Retrait du titre exécutoire : La cour a souligné que l'EHPAD de Comines avait retiré le titre exécutoire en date du 16 février 2015, ce qui a eu pour effet de mettre fin à l'objet du litige. Selon la cour, "si [...] l'acte attaqué est rapporté par l'autorité compétente [...] il emporte alors disparition rétroactive de l'ordonnancement juridique de l'acte contesté". Cela a conduit à un non-lieu à statuer sur la demande de M.F.2. Absence de grief : En ce qui concerne la lettre du directeur de l'EHPAD, la cour a noté qu’elle n’était pas susceptible de faire grief car elle se bornait à informer M.F. du recouvrement de la créance, ce qui ne soulevait pas d'élément contestable.
3. Frais de justice : En vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, la cour a considéré que M.F. devait verser une somme de 1 000 euros à l'EHPAD. La décision précise que "les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que l'EHPAD de Comines verse à M. F... une somme".
Interprétations et citations légales :
1. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que "les frais exposés par une partie, autre que l'État, qui ne sont pas compris dans les dépens, peuvent être remboursés sur demande". Cela implique que les frais de justice ne sont pas systématiquement à la charge de la partie perdante. Dans ce cas, M.F. est condamné à régler ces frais à l'EHPAD, illustrant l'application classique de ce principe.2. Principe de non-lieu à statuer : La cour a appliqué le principe selon lequel, lorsque l'objet même du litige disparaît en raison d'un retrait d'acte, il n'y a plus lieu de statuer. Ce principe est précisé dans la décision : "Il doit ainsi être regardé comme ayant également retiré sa lettre du 2 décembre 2014."
En conclusion, la décision illustre la dynamique entre le retrait d'actes administratifs et le principe du non-lieu à statuer, tout en clarifiant les implications financières pour les parties concernées dans le cadre des litiges administratifs.