Résumé de la décision
M. A...B..., ressortissant tunisien, a été interpellé le 17 décembre 2017 à Valenciennes sans documents légaux pour séjourner en France. Il conteste le jugement du 19 février 2018 qui a rejeté sa demande d'annulation de l'arrêté préfectoral lui ordonnant de quitter le territoire français, d'une part, et lui interdisant le retour sur ce territoire pour un an, d'autre part. La cour, après avoir examiné les faits et le droit applicable, a rejeté sa requête, considérant que les décisions préfectorales étaient légalement fondées et ne portaient pas atteinte à ses droits.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation : Le tribunal a considéré que l'arrêté préfectoral énonçait clairement les raisons de droit et de fait qui y étaient rattachées, rendant ainsi inopérant le moyen tiré de l'insuffisance de motivation. "La décision obligeant M. B... à quitter le territoire français énonce les considérations de droit et de fait qui en constituent le fondement."
2. Conditions de rétention : Le préfet a justifié la mesure de rétention en raison de l'absence de documents légaux et de garanties de retour, indépendamment de la validité antérieure de son passeport. La cour concluait que "la circonstance que M. B... produise la copie de son passeport tunisien valable du 29 janvier 2013 au 28 janvier 2018 est, en tout état de cause, sans effet sur la légalité de la décision."
3. Droit à un procès équitable : En ce qui concerne ses droits procéduraux, la cour a estimé que M. B... avait encore des possibilités (comme obtenir un visa de court séjour) lui permettant d'assurer sa présence à l'audience prévue au tribunal correctionnel. "La décision lui faisant obligation de quitter le territoire français sans délai n'a pas méconnu les garanties relatives au droit à un procès équitable."
4. Respect de la vie privée et familiale : La cour a également jugé que la décision préfectorale ne portait pas atteinte de manière disproportionnée à la vie privée et familiale de M. B..., qui n'avait pas établi de relations familiales sur le territoire français. "L'arrêté du 17 décembre 2017 n'a pas porté à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée aux buts en vue desquels il a été pris."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 551-1 : Cet article détermine les conditions de la rétention des étrangers en situation irrégulière. Le préfet a appliqué cet article en justifiant la rétention de M. B... par l'absence de documents valides.
2. Convention européenne des droits de l'homme - Article 6 : Ce texte garantit le droit à un procès équitable. La cour a estimé que la procédure respectait cet article, en soulignant que M. B... pouvait faire appel aux autorités consulaires pour ses besoins de déplacement.
3. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Concernant le respect de la vie privée et familiale, le tribunal a jugé que M. B... n'a pas démontré que les mesures prises n'étaient pas en rapport avec son vécu en France ou qu'elles portaient atteinte à des droits familiaux.
En conclusion, la décision de la cour montre une application rigoureuse des dispositions légales relatives à l'expulsion d'étrangers en situation irrégulière, tout en respectant les garanties offertes par les conventions internationales.