Résumé de la décision :
M. B...D..., ancien surveillant pénitentiaire, a contesté devant la cour la décision verbale de son supérieur qui l'a affecté à un nouveau poste en détention, arguant d'une atteinte à ses droits. La cour a rejeté sa demande, considérant que la mesure était une simple mesure d'ordre intérieur insusceptible de recours, sans incidence sur ses droits ou son traitement. M. D...a également demandé une indemnisation qui a été refusée.
Arguments pertinents :
1. Nature de la mesure : La cour affirme que les modifications d'affectation ou de tâches, qui ne portent pas atteinte aux droits des agents publics ou n'impliquent pas une sanction, sont classées comme mesures d'ordre intérieur. La décision mentionne que « les mesures prises à l'égard d'agents publics […] constituent de simples mesures d'ordre intérieur insusceptibles de recours ».
2. Absence de grief : La modification d'affectation de M. D... n'a pas eu d'impact sur ses droits ou responsabilités. La cour souligne que « le changement d'affectation de M. D... n'a pas eu d'incidence financière sur son traitement mensuel », et qu'« il ne ressort pas des pièces du dossier que la mesure […] porte atteinte aux droits et prérogatives que M. D... tient de son statut ».
3. Lien de confiance : La cour a également noté que l'incident ayant conduit à la décision de changement d'affectation a rompu la relation de confiance entre M. D... et sa hiérarchie, ce qui était essentiel pour son poste initial.
Interprétations et citations légales :
1. Mesures d'ordre intérieur : La décision précise que les mesures qui ne portent pas gravement atteinte aux droits des agents sont considérées comme des mesures d'ordre intérieur, inattaquables devant les juridictions administratives. Cela s'aligne avec l'interprétation des textes sur le statut des agents publics, notamment :
- Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 : qui établit le cadre des droits et obligations des agents publics.
2. Protection des droits des agents publics : La cour conclut que la modification d'affectation ne constitue pas une sanction, soutenant que le lien de confiance est crucial dans la fonction publique, en citant : « […] l'intérêt du service rend indispensable un tel lien de confiance pour occuper ce poste ».
3. Absence de discrimination : L’anonymat de la mesure est également prit en compte ; la cour a noté qu'il n'y avait pas d'élément suffisant montrant une discrimination, ni une infraction aux droits résultants des fonctions syndicales de M. D... Le jugement est fondé sur le principe du non-grief lié aux changements administratifs qui n’emportent aucune sanction, conformément à une jurisprudence établie par le tribunal administratif.
En résumé, la décision de la cour repose fermement sur le principe selon lequel les changements d'affectation ne sont pas automatiquement considérés comme des atteintes aux droits des agents publics tant qu'ils ne portent pas préjudice à leurs rémunérations, prérogatives ou à leur statut.