Résumé de la décision
La décision concerne une requête déposée par Mme F... le 1er septembre 2020, visant à annuler un titre exécutoire émis à son encontre par le directeur du centre régional des œuvers universitaires et scolaires de Lille en août 2015, pour un montant de 43 341,09 euros, lié à l'occupation sans droit ni titre d'un logement de fonction. La présidente de la troisième chambre du tribunal administratif de Lille avait précédemment rejeté sa demande pour des raisons de délai. La cour a confirmé cette décision, établissant que la requête de Mme F... était tardive et qu'elle n'était pas fondée à contester le titre exécutoire. Mme F... a également été condamnée à verser une somme de 1 000 euros au centre régional des œuvres universitaires et scolaires de Lille pour couvrir les frais.
Arguments pertinents
1. Sur la périodicité du recours :
La cour a affirmé que le recours devant la juridiction administrative doit être formé dans les deux mois suivant la notification de la décision contestée, conformément à l'article R. 421-1 du Code de justice administrative. En l'espèce, le titre exécutoire a été notifié le 19 août 2015, et le délai raisonnable pour contestation, qui ne peut excéder un an, était déjà écoulé sur la date de la requête.
2. Sur la notification :
La cour a observé que le titre exécutoire était considéré comme notifié le 19 août 2015, date à laquelle il a été présenté à l’adresse de Mme F... par lettre recommandée. Elle a ajouté que même si Mme F... soutient que le titre ne comportait pas les voies et délais de recours, elle ne pouvait ignorer leur existence, puisque la mise en demeure reçue le 29 décembre 2015 les a explicitement mentionnés.
3. Sur le rejet du recours :
La cour a donc estimé que le rejet de la demande par la présidente de la troisième chambre était justifié, déclarant que “Mme F... n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par l'ordonnance attaquée, la présidente a rejeté sa demande comme tardive."
Interprétations et citations légales
1. Délai de recours :
La cour a appliqué l'article R. 421-1 du Code de justice administrative, qui précise que "la juridiction ne peut être saisie que par voie de recours formé contre une décision, et ce, dans les deux mois à partir de la notification ou de la publication de la décision attaquée." Cette disposition est essentielle pour garantir la sécurité juridique en limitant le temps durant lequel les décisions administratives peuvent être contestées, sauf en cas d'informations manquantes sur les délais de recours.
2. Sur la notion de délai raisonnable :
La décision a également fait référence à la notion de “délai raisonnable”, en précisant que, sauf circonstances exceptionnelles, celui-ci ne saurait excéder un an à compter de la date à laquelle le titre a été notifié. Cette interprétation se base sur le principe de sécurité juridique, stipulant que les décisions administratives ne peuvent être remises en cause indéfiniment.
3. Mise à charge de frais :
Finalement, le fondement de l'article L. 761-1 du Code de justice administrative, qui permet d'imposer une condamnation aux dépens en fonction de la perte, a été appliqué, indiquant que “dans les circonstances de l'espèce, il y a lieu de mettre à la charge de Mme F... la somme de 1 000 euros".
Ces éléments démontrent non seulement l'analyse rigoureuse des faits par le tribunal, mais aussi l'application stricte des règles de procédure administrative.