Résumé de la décision
M. et Mme A... ont contesté une cotisation supplémentaire d'impôt sur le revenu pour l'année 2010, suite à un contrôle fiscal qui a remis en cause une réduction d'impôt liée à l'acquisition d'un hélicoptère par leur société, la SAS AE1 Industries. Le tribunal administratif d'Amiens a rejeté leur demande, estimant qu'ils ne justifiaient pas d'un investissement conforme aux dispositions fiscales. En appel, la cour a confirmé ce rejet, considérant que l'hélicoptère n'avait pas été exploité par la SAS AE1 en 2010, et que l'administration fiscale était fondée à refuser la réduction d'impôt.
Arguments pertinents
1. Non-justification de l'investissement : La cour a souligné que M. et Mme A... n'ont pas prouvé que l'hélicoptère avait été effectivement exploité en 2010, ce qui est une condition essentielle pour bénéficier de la réduction d'impôt prévue par l'article 199 undecies B du Code général des impôts. La cour a affirmé que "l'administration était fondée, pour ce seul motif, à estimer que M. et Mme A... ne justifiaient pas de la réalisation, en 2010, d'un investissement tel que prévu par les dispositions précitées".
2. Conditions de cession et d'immatriculation : La décision a également mis en avant que, bien que la cession d'un aéronef soit parfaite entre les parties dès qu'il y a accord sur la chose et le prix (Code civil - Article 1583), l'exploitation effective de l'aéronef est conditionnée à son immatriculation (Code des transports - Article L. 6111-1). La cour a noté que l'hélicoptère n'a pas été immatriculé au nom de la SAS AE1 en 2010, ce qui a eu un impact sur la reconnaissance de l'investissement.
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 199 undecies B : Cet article stipule que les contribuables peuvent bénéficier d'une réduction d'impôt pour des investissements productifs neufs réalisés dans les départements d'outre-mer. La cour a interprété que le fait générateur de cette réduction est la date de création de l'immobilisation ou de sa livraison effective, ce qui implique que l'entreprise doit pouvoir commencer son exploitation effective.
2. Code civil - Article 1583 : La cour a rappelé que "la vente est parfaite entre les parties, et la propriété est acquise de plein droit à l'acheteur", mais a précisé que cela ne suffit pas pour justifier l'exploitation effective d'un aéronef, qui nécessite son immatriculation.
3. Code des transports - Article L. 6111-1 : Cet article stipule qu'un aéronef ne peut circuler que s'il est immatriculé. La cour a souligné que l'absence d'immatriculation de l'hélicoptère au nom de la SAS AE1 en 2010 a été déterminante pour conclure à l'absence d'exploitation effective.
En conclusion, la décision de la cour repose sur une interprétation stricte des conditions d'application des réductions d'impôt, en mettant l'accent sur la nécessité d'une exploitation effective et d'une immatriculation conforme pour bénéficier des avantages fiscaux prévus.