Résumé de la décision
La SAS Genetech a fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Rouen qui rejetait sa demande visant à fixer le montant d'un déficit fiscal reportable à 653 868 euros pour l'exercice clos le 30 juin 2013. La société souhaitait également imputer ce déficit sur les résultats des exercices clos en 2014, 2016 et 2017. La cour a confirmé le jugement en rejetant la requête de Genetech sur la base de la non-recevabilité de sa demande et du fait qu'aucune erreur de l'administration n'avait été établie. La cour a donc rejeté toutes les conclusions de la SAS, y compris celles concernant les frais de justice.
Arguments pertinents
1. Non-recevabilité de la demande : La cour a jugé que Genetech n'était pas recevable à demander l'imputation du déficit sur les résultats des exercices suivants, estimant que cela constituait un litige distinct de celui relatif à l'exercice de 2013.
> "La société Genetech, n'est pas recevable à demander, pour la première fois en cause d'appel, l'imputation de ce déficit pour l'établissement des cotisations d'impôt sur les sociétés au titre des exercices clos en 2014, 2016 et 2017..."
2. Absence de cotisation d’impôt : La cour a également constaté que la société n'avait pas été assujettie à une cotisation d'impôt sur les sociétés pour l'exercice 2013, rendant impossible la contestation du montant du déficit.
> "Il résulte de l'instruction, et il n'est pas contesté, que la société Genetech, dont le résultat initialement déclaré était déficitaire, n'a fait l'objet d'aucune cotisation d'impôt sur les sociétés mise en recouvrement au titre de l'exercice clos en 2013."
3. Conditions de contestation : La cour a affirmé qu'une société ne pouvait remettre en question le montant d'un déficit déclaré que lors du premier exercice bénéficiaire, sauf si une erreur de l'administration était prouvée.
> "Il s'ensuit que la société Genetech, n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que [...] le tribunal administratif de Rouen a rejeté les conclusions de sa demande."
Interprétations et citations légales
1. Code des procédures fiscales - Article L. 190 : Cet article stipule que les réclamations relatives aux erreurs d'imposition peuvent être portées devant la juridiction contentieuse, mais dans certaines conditions. La cour a interprété cet article pour signifier que la contestation d'un déficit fiscal peut seulement être faite au moment de la première imposition bénéficiaire.
> "Les réclamations [...] relèvent de la juridiction contentieuse [...] soit le bénéfice d'un droit résultant d'une disposition législative ou réglementaire."
2. Code des procédures fiscales - Article L. 199 : La cour a rappelé que les décisions de l'administration sur les impôts directs peuvent être contestées lorsqu'elles ne satisfont pas entièrement les intéressés, en reliant cet article à la non-recevabilité des demandes répétées sur des exercices différents.
> "En matière d'impôts directs [...], les décisions rendues par l'administration sur les réclamations contentieuses [...] peuvent être portées devant le tribunal administratif."
Ces interprétations illustrent comment la loi encadre les possibilités de contestation des déficits fiscaux et les conditions spécifiques dans lesquelles ces actions peuvent être prises.