Résumé de la décision
Mme A..., ressortissante kosovare, a contesté en appel la décision du tribunal administratif de Grenoble du 20 décembre 2019, qui a rejeté sa demande d'annulation des décisions du préfet de l'Isère du 16 avril 2019. Cette décision refusait de lui accorder un titre de séjour et lui faisait obligation de quitter le territoire français avec une interdiction de retour d'un an. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, estimant que le refus de titre de séjour n'atteignait pas de manière disproportionnée son droit à la vie privée et familiale, et a rejeté ses autres conclusions.
Arguments pertinents
1. Refus de titre de séjour : La cour a fondé son rejet sur l'absence d'éléments nouveaux justifiant la présence de Mme A... en France, malgré la présence de ses enfants et petits-enfants. Elle a noté que son époux était en attente de décisions similaires et qu’il n'y avait pas d'obstacle pour qu'elle puisse être visitée au Kosovo, ou pour qu'elle puisse revenir en France ultérieurement avec un visa approprié. Le tribunal a donc conclut qu'il n'y avait pas atteinte disproportionnée à son droit au respect de la vie privée, affirmant que "Mme A... n'est pas fondée à soutenir que le refus de titre de séjour attaqué porte à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée".
2. Obligation de quitter le territoire : La cour a également statué que l'illégalité du refus de titre de séjour ne pouvait pas être utilisée pour contester la décision d'obligation de quitter le territoire.
3. Délai de départ volontaire : La décision de ne pas lui accorder un délai de départ volontaire a été considérée comme suffisamment motivée, conformément à la jurisprudence.
4. Interdiction de retour : Enfin, concernant l'interdiction de retour d'un an, la cour a noté que Mme A... ne justifiait d'aucune insertion sociale ou professionnelle depuis son arrivée en France, et ce, malgré la présence de sa famille, validant le choix du préfet et la tâche d'appréciation.
Interprétations et citations légales
1. Droit à la vie privée et familiale : La cour se réfère à l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui garantit le respect de la vie privée et familiale. La cour souligne que le refus de titre de séjour "n'emporte pas de manière disproportionnée une atteinte à ce droit" car il n'y a pas de situation d'isolement et des possibilités de visites avec un visa approprié.
2. Convention internationale relative aux droits de l’enfant : En se référant à l'article 3-1 de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, la cour a aussi souligné que hoewel la présence de ses enfants en France était un facteur à considérer, "il ne ressort pas des pièces du dossier d'obstacle à ce que ses enfants puissent lui rendre visite au Kosovo".
3. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Le rejet des conclusions concernant le délai de départ volontaire a été justifié par la correcte application des normes de motivation en vertu du code et "la décision lui refusant un délai de départ volontaire comporte les motivations de droit et de fait".
Ainsi, la cour a confirmé la conformité des actions du préfet et du tribunal administratif par rapport à la loi et aux traités internationaux cités, permettant de soutenir les décisions prises en raison des circonstances de la requérante et de ses antécédents en France.