Résumé de la décision
M. C..., un ressortissant roumain, a demandé l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Grenoble et d'un arrêté préfectoral du 26 février 2020, lui imposant de quitter le territoire français, ainsi qu'une interdiction de circulation de deux mois. La cour a rejeté sa requête, confirmant que les décisions du préfet n’étaient pas entachées d’illégalité, en raison notamment d'un défaut de motivation et d'examen particulier allégués, sans menace à l'ordre public, et de la méconnaissance des droits prévus par les conventions internationales.
Arguments pertinents
La cour a évalué et écarté les arguments de M. C... sur plusieurs points :
1. Défaut de motivation et d'examen particulier : M. C... a soutenu que l'arrêté préfectoral manquait de motivation. Toutefois, la cour a jugé que ce moyen devait être écarté au regard des circonstances précises de sa situation : "les moyens précités doivent être écartés par adoption des motifs circonstanciés retenus par les premiers juges".
2. Respect des droits individuels : M. C... a fait valoir que les décisions violeraient l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) et l'article 3-1 de la Convention relative aux droits de l'enfant. Cependant, la cour a constaté que M. C... vivait de manière précaire, se livrant à des activités de mendicité et ne justifiant pas de la scolarisation de ses enfants, ce qui a conduit à une évaluation négative de son impact sur leur situation personnelle.
3. Refus de délai de départ volontaire : Le requérant a contesté le refus d'un délai, arguant de son absence de menace pour l'ordre public, mais la cour a considéré que les antécédents et les conditions de vie de M. C... justifiaient la décision du préfet.
Interprétations et citations légales
Les textes de loi interprétés dans cette décision sont les suivants :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-3-1 : Cet article permet au préfet d'ordonnance une obligation de quitter le territoire dans certains cas, notamment pour des motifs liés à l'ordre public. La cour a confirmé que le préfet avait correctement interprété cet article en prenant en considération les circonstances personnelles de M. C..., tout en affirmant que sa situation était en effet liée à des comportements d'ordre public.
- Convention européenne - Article 8 : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a observé que "les moyens précités doivent être écartés", car M. C... n'a pas pu démontrer que sa présence en France était indispensable pour le bien-être de sa famille, ce qui constituait un élément clé de l'analyse.
- Convention relative aux droits de l'enfant - Article 3-1 : Ce texte stipule que l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale. La cour a noté que la situation précaire de M. C..., le manque de scolarisation de ses enfants et la situation irrégulière de sa famille ont pesé dans sa décision.
En somme, la cour a jugé que les décisions contestées par M. C... étaient fondées et n’allaient pas à l’encontre des droits de l’homme, tenant compte de la précarité de sa situation ainsi que des divers éléments contextuels présentés lors de l’audience.