Résumé de la décision
M. D... A..., un ressortissant égyptien interpellé en situation irrégulière en France, a contesté un arrêté du préfet de la Savoie, daté du 25 octobre 2018, qui l'obligeait à quitter le territoire français et interdisait son retour pour une durée d'un an. Sa demande a été rejetée par le tribunal administratif de Lyon le 30 octobre 2018. En appel, M. A... a soutenu que la décision était illégale, invoquant des motifs tels que l'incompétence de l'auteur de l'acte, l'insuffisante motivation de l'arrêté, et des erreurs d'appréciation concernant son obligation de quitter le territoire et la fixation du pays de renvoi. La cour a confirmé le jugement de première instance, rejetant tous les moyens soulevés par M. A... et considérant qu'il n'y avait pas lieu d'accorder des frais à son conseil.
Arguments pertinents
1. Incompétence de l'auteur de l'acte : M. A... a soutenu que l'arrêté était pris par une personne incompétente. La cour a constaté que l'arrêté avait été signé par M. C..., directeur de la citoyenneté, qui avait reçu une délégation de signature du préfet, ce qui a conduit à conclure que « le moyen tiré de l'incompétence de l'auteur de l'acte attaqué manque en fait ».
2. Insuffisance de la motivation : M. A... a également plaidé que l'arrêté était insuffisamment motivé. Cependant, la cour a rappelé qu’il n’existait pas d’éléments nouveaux venant étayer cette affirmation, et elle a écarté ce moyen en se référant à « l'adoption des motifs retenus à bon droit par les premiers juges ».
3. Obligation de quitter le territoire et erreur d'appréciation : M. A... a fait valoir que le préfet n'aurait pas pu ordonner son départ alors qu'il risquait d'être remis aux autorités italiennes. La cour a estimé que sa demande ne fondait pas une contestation valable et a confirmé la décision en insistant sur le fait qu'il ne présentait pas d'éléments concrets justifiant son statut.
Interprétations et citations légales
L'arrêt examine plusieurs textes de loi pertinents, en particulier le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 531-1, qui régit les conditions de réadmission d'un étranger par un autre État de l'Union européenne.
Le préambule de la jurisprudence résume en ces termes :
- « L'arrêté a été signé par M. C..., directeur de la citoyenneté et de la légalité... en vertu d'un arrêté du préfet de la Savoie... régulièrement publié », confirmant la régularité de la procédure administrative.
Quant à la protection des droits de l'homme, la cour a mis en avant :
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale, mais a conclu que M. A... « n'a pas démontré que la mesure porte atteinte à ses droits dans des conditions qui justifieraient l'annulation de l'arrêté en cause. »
La cour, en se basant sur des décisions antérieures et le droit applicable, a statué que les moyens de M. A... ne fondaient pas une contestation suffisamment établie pour renverser les décisions administratives en cause. De ce fait, la cour a rejeté sa requête et ses demandes de frais juridique.