Résumé de la décision
Le 6 juin 2019, le préfet du Rhône a contesté un jugement du tribunal administratif de Lyon qui annulait un arrêté de transfert d'une ressortissante nigériane, Mme A... E..., vers l'Italie, dans le cadre de sa demande d'asile. Le tribunal avait estimé que le préfet avait commis une erreur manifeste d'appréciation en ne mettant pas en œuvre une clause discrétionnaire prévue par le règlement (UE) n° 604/2013. Toutefois, par un mémoire enregistré le 30 septembre 2019, le préfet a décidé de se désister de sa requête. La cour a pris acte de ce désistement et a rejeté les conclusions de Mme E... visant à obtenir des frais de justice.
Arguments pertinents
Les principaux arguments de la décision portent sur le droit de se désister d'une requête ainsi que les conséquences de ce désistement :
- Le désistement du préfet est considéré comme pur et simple, ce qui implique que la cour ne se prononce plus sur le fond de l'affaire.
- En se désistant, le préfet évite d'être contraint de justifier son arrêt de transfert, ce qui aurait pu aborder les questions de fond soulevées par Mme E...
La cour souligne que "ce désistement étant pur et simple, rien ne s'oppose à ce qu'il en soit donné acte", ce qui permet de clore cette instance sans traitement des arguments juridiques soulevés.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes législatifs fondamentaux :
1. Règlement (UE) n° 604/2013 : Ce règlement établit les critères et mécanismes permettant de déterminer l'État membre responsable de l'examen d'une demande d'asile. L'article 17, qui prévoit une clause discrétionnaire, stipule que les autorités peuvent choisir de ne pas transférer un demandeur d'asile si cela est dans l'intérêt du demandeur ou en raison de circonstances particulières.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article permet de demander le remboursement des frais de justice exposés lors du litige. La cour, notant que le désistement a été accepté, a décidé de rejeter les demandes de Mme E... sous cet article, car il n'y a pas eu de jugement sur le fond.
3. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37 : Cet article permet également le remboursement d'honoraires d'avocats dans certaines conditions; la cour a estimé que ces frais n'étaient pas justifiés dans le cadre du désistement du préfet.
En conclusion, la décision montre que le désistement d'une requête administrative peut effectivement influencer le cours d'une affaire sans examen approfondi des éléments de fond, et qu'une telle action peut conduire à un rejet des demandes de frais de justice.