Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme B... D... épouse C... a contesté un jugement du tribunal administratif de Lyon qui avait rejeté sa demande de réintégration au territoire français suite à un refus d'entrée daté du 18 janvier 2016. Elle a soutenu être de nationalité française par filiation. Cependant, par un jugement du 16 juillet 2020, le tribunal de grande instance de Paris, saisi d'une question préjudicielle relative à sa nationalité, a décidé qu'elle n'était pas de nationalité française par filiation. En conséquence, la cour administrative d'appel de Lyon a rejeté la requête de Mme D... cette dernière n'ayant pas réussi à établir sa nationalité française.
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Arguments pertinents
La cour a fondé sa décision sur plusieurs points clés :
1. Refus du Tribunal Administratif : La cour a statué que le tribunal administratif de Lyon n'était pas tenu de surseoir à statuer sur la demande de Mme D... car la question de sa nationalité n'était pas considérée comme sérieuse au moment du jugement. Cela se reflète dans l'argument précisant que "le tribunal administratif [...] n'était pas tenu de surseoir à statuer dès lors qu'il considérait que la question de nationalité qui lui était soumise n'était pas sérieuse".
2. Décision du Tribunal de Grande Instance : La décision du tribunal de grande instance qui a établi que Mme D... n'était pas de nationalité française par filiation a été déterminante et a permis d'écarter son principal moyen de défense. La cour a noté que "le seul moyen tiré de l'exception de nationalité française, présentée au soutien de la requête en appel, doit être écarté".
3. Injonctions et Aide Juridique : Enfin, la cour a rejeté les demandes d’injonction et celles tendant à l'application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, qui portaient sur la prise en charge des frais d’avocat, en raison de l'absence de fondement pour la requête.
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Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : La question du droit d'entrée et de séjour de Mme D... repose sur son statut de nationalité. La loi impose une démarche particulière en cas de contestation de nationalité, exigeant un jugement de fond sur ce point, ce que la cour a clairement indiqué.
2. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 1 : Cet article régule les conditions d'octroi de l'aide juridictionnelle. Mme D... ayant été admise à l'aide juridictionnelle, la cour a précisé que son admissibilité ne compensait pas l'absence de fondement de sa requête.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : La cour a rejeté les demandes de prise en charge des frais d'avocat au motif qu’un échec dans la contestation d'une décision administrative ne ouvre pas droit à une compensation pour le requérant si la demande était jugée sans fondement.
Pour conclure, la décision reflète une analyse rigoureuse des éléments de droit et des faits ayant conduits au refus de la double contestation de Mme D..., notant en particulier que la question de nationalité doit être éclaircie par une décision préalable avant toute admission aux droits d'entrée.