Résumé de la décision
Dans l'affaire n° 14LY02260, M. A..., représenté par la SCP N'Diaye-Gemma, a contesté un jugement du tribunal administratif de Dijon qui rejetait sa demande de titre de séjour et d'annulation de l'arrêté du préfet de Saône-et-Loire. En cours d'instance, le préfet a délivré à M. A... un certificat de résidence algérien valable d'un an, ce qui a abrogé implicitement les décisions contestées. La Cour a donc jugé que les conclusions de la requête étaient privatives d'objet, déclarant qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur celles-ci. Le surplus des conclusions a été rejeté.Arguments pertinents
1. Privé d'objet de la requête : La première raison majeure fournie par la Cour est que la délivrance du certificat de résidence à M. A... après l'introduction de la requête rendait caduques ses demandes d'annulation du jugement et de l'arrêté contestés. La Cour estime que cette nouvelle situation juridique annule la nécessité d'un examen précédent.> « [...] la délivrance [...] doit être regardée comme privant d'objet les conclusions de sa requête... »
2. Absence de frais à la charge de l'État : En raison de la présente décision et de sa nature privative d'objet, la Cour n'a pas jugé nécessaire d'accorder une somme à M. A... pour ses frais non compris dans les dépens.
> « [...] il n'y a pas lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'État la somme que M. A... demande au titre de ses frais non compris dans les dépens ; »
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-algérien : Les considérations sur les titres de séjour sont souvent ancrées dans l'article 6 de l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968, qui stipule des droits de séjour spécifiques. M. A... a fait valoir que le refus de titre de séjour ne respectait pas les dispositions de cet accord.> « [...] le refus de titre de séjour méconnaît [...] l'article 6 de l'accord franco-algérien ; »
2. Droit à la vie privée et familiale : M. A... a également mentionné des violations de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme relative au respect de la vie privée et familiale. La Cour devait prendre en compte cet argument, mais a constaté qu'aucune mesure punitive n’était nécessaire étant donné le changement de titre de séjour.
> « [...] refuse [...] porte une atteinte disproportionnée [...] au sens du 7° de l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile [...] »
3. Obligation de quitter le territoire : La Cour a noté que la délivrance du certificat de résidence a implicitement abrogé l'obligation de quitter le territoire français, affirmant que cette obligation reposait sur un refus de titre de séjour initialement illégal.
> « [...] cette délivrance [...] a notamment pour effet d'abroger implicitement l'obligation de quitter le territoire français [...] »
En conclusion, la décision souligne l'importance de l'évolution de la situation administrative d'un individu en matière de séjour et l'impact de cette évolution sur les recours possibles devant les juridictions administratives.