Résumé de la décision :
La cour administrative d'appel a été saisie par le préfet du Rhône qui contestait un jugement du tribunal administratif de Lyon, annulant une décision de rejet de demande de regroupement familial présentée par Mme B... en faveur de son fils adoptif. La cour a conclu à l'absence de lieu à statuer sur la demande d'annulation de la décision du préfet du 5 décembre 2014, en raison du jugement du tribunal administratif de Lyon du 1er mars 2017 qui avait déjà statué sur la décision initiale du 26 juin 2014, retirant de l'ordonnancement juridique la décision faite en exécution de l'injonction. En conséquence, la cour a annulé le jugement contesté.
Arguments pertinents :
1. Caractère provisoire de la décision administrative : La cour a affirmé qu'une décision défavorable prise par l'administration après un réexamen ordonné par le juge des référés a un caractère provisoire. Cela signifie que cette décision est retirée de l'ordonnancement juridique dès qu'un jugement est rendu sur la décision initiale, quel que soit le sort de ce jugement. Cela a été rappelé par la cour : « une telle décision est retirée de plein droit de l'ordonnancement juridique à la date à laquelle est rendu le jugement au principal sur la décision initiale. »
2. Absence de lieu à statuer : La cour a noté que, à la date de lecture du jugement attaqué, le tribunal administratif avait déjà statué sur la décision initiale de rejet. Selon la cour, « le tribunal administratif de Lyon aurait dû constater qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur les conclusions tendant à l'annulation de cette dernière décision et non, ainsi qu'il l'a fait, en prononcer l'annulation. »
Interprétations et citations légales :
1. Rappel des principes de droit : La cour s'est fondée sur le principe selon lequel une décision administrative qui intervient après une injonction judiciaire est temporaire et peut être annulée lorsque la décision initiale est revue. Cette position se fonde sur le Code de justice administrative - Article R. 611-7, qui permet de considérer la légitimité des décisions administratives dans le cadre des sommes et incursions juridiques.
2. L’efficacité des jugements : L'intervention du jugement du 1er mars 2017 a retiré de l'ordonnancement juridique la décision du préfet du 5 décembre 2014, ce qui a conduit à une situation où il n'y avait plus de base juridique pour annuler cette décision. Cela représente une illustration de la hiérarchie des normes en matière administrative, où un jugement du tribunal administratif peut remédier à des décisions administratives antérieures.
En résumé, la cour d'appel a, par son jugement, clarifié le caractère temporel des décisions administratives intervenant suite à une injonction et a renforcé le principe de l'absence de lieu à statuer, confirmant ainsi son rôle de contrôle sur l'exécution des décisions administratives.