Résumé de la décision :
La société IRIS 63, exploitant le bar "Le Them's" à Clermont-Ferrand, a contesté un jugement du tribunal ayant rejeté sa demande d'indemnisation suite à la fermeture administrative de son établissement par arrêté préfectoral. La cour a confirmé le rejet de cette demande, considérant que la fermeture était justifiée par des troubles à l'ordre public, même si l'arrêté initial avait été annulé pour défaut de base légale. Le tribunal a ainsi conclu qu'il n'y avait pas de lien de causalité direct entre la fermeture et le préjudice financier allégué par IRIS 63.
Arguments pertinents :
1. Justification de la fermeture administrative : Le préfet a ordonné la fermeture de l'établissement en raison de troubles à l'ordre public, constatés par des incidents violents à l'extérieur de celui-ci. La cour a noté que même si l'intervention de l'exploitant n'était pas nécessairement un trouble, cela ne diminuait pas la légitimité de la fermeture :
- « Les incidents survenus constituaient des troubles à l'ordre public et justifiaient la mesure de fermeture. »
2. Absence de lien de causalité : La cour a souligné que le préjudice allégué par la société n'était pas directement lié aux irrégularités mentionnées dans l'arrêté préfectoral, qui avait été annulé. Ainsi, le tribunal a conclu que la société IRIS 63 n'avait pas établi un lien suffisant entre la fermeture et la perte de revenus :
- « Le préjudice financier dont la société Iris 63 demande la réparation trouve son origine dans les désordres survenus... »
Interprétations et citations légales :
1. Article L. 3332-15 du code de la santé publique :
- Cette disposition stipule qu'une fermeture administrative peut être ordonnée pour « atteinte à l'ordre public, à la santé, à la tranquillité ou à la moralité publiques ». La cour a appliqué cette disposition pour justifier l'intervention du préfet.
- La fermeture peut alors être ordonnée « pour une durée n'excédant pas deux mois » en cas d'atteinte à l'ordre public (Article L. 3332-15, alinéa 2).
2. Pertinence de l'annulation de l'arrêté :
- Bien que l'arrêté de fermeture ait été annulé par le tribunal de Clermont-Ferrand pour défaut de base légale, la cour a clarifié que cela ne remettait pas en cause la réalité des troubles ayant conduit à cette fermeture :
- « [L’arrêté] était dépourvu de base légale puisque pris sur le fondement du 1. de l'article L. 3332-15 du code de la santé publique. »
3. Absence d'une base légale suffisante pour l'indemnisation :
- La cour a statué que la société n'avait pas prouvé que les pertes économiques étaient directement causées par l'arrêté, soulignant ainsi l'absence de lien de causalité entre la fermeture et le préjudice financier :
- « Ses conclusions indemnitaires ne peuvent qu'être rejetées. »
En résumé, la décision de la cour reflète un respect scrupuleux des procédures légales, tout en tenant compte des circonstances ayant conduit à la fermeture, et elle établit un important précédent sur la question du lien de causalité dans les demandes d'indemnisation liées à des décisions administratives annulées.