Résumé de la décision
Le tribunal administratif de Lyon avait annulé une décision implicite du maire de la commune de Bohas-Meyriat-Rignat concernant l'empiètement d'une propriété privée sur le domaine public. La commune avait été ordonnée de faire cesser cet empiètement. Après plusieurs étapes procédurales et un arrêt de la cour administrative d’appel, la commune a adopté une nouvelle délibération modifiant les délimitations du domaine public et privé, rendant l'empiètement contesté inapplicable. Le cour a alors décidé qu'il n'y avait pas lieu de liquider l'astreinte initialement prononcée et a décidé de supprimer cette astreinte.
Arguments pertinents
1. Inadéquation des mesures d'exécution : La cour souligne que bien que les mesures d'exécution ordonnées n'aient pas été mises en œuvre dans le délai imparti, "les modifications du statut domanial des emprises... rendent ces mesures inadaptées" (paragraphe 4 de la décision). Cela souligne l'idée que la situation juridique a évolué, rendant les anciennes ordonnances non seulement impraticables mais potentiellement illégales.
2. Volonté de coopération des parties : La cour a noté que les dépendants (les époux D...) ont montré une disposition à acquérir la partie litigieuse du domaine privé communal, illustrant une évolution vers une possible solution amiable, ce qui contribue à justifier la suppression de l'astreinte.
Interprétations et citations légales
1. Références législatives : La cour a appliqué les principes de l'astreinte définis dans le Code de justice administrative. En particulier, l'article R. 921-7 stipule que "lorsqu'à la date d'effet de l'astreinte... la juridiction constate... que les mesures d'exécution... n'ont pas été prises, elle procède à la liquidation de l'astreinte" (Article R. 921-7 - Code de justice administrative).Cependant, la cour a argumenté que les événements postérieurs à l'ordonnance initiale ont conduit à une situation où ces mesures sont devenues obsolètes.
2. Droit de la propriété et domaine public : La modification des délimitations a conduit à ce qu'il n'y ait plus d'empiètement sur le domaine public, ce qui soulève des questions sur les effets d'une nouvelle délibération sur les obligations précédentes, ce que la cour a pris en compte pour justifier la décision de supprimer l’astreinte.
3. Discrétion de la juridiction : Selon l'article L. 911-7, même en cas d’inexécution constatée, la juridiction a la liberté de modérer ou de supprimer l'astreinte : "Elle peut modérer ou supprimer l'astreinte provisoire, même en cas d'inexécution constatée." Cela souligne le pouvoir discrétionnaire du juge administratif dans l'évaluation des circonstances entourant l'exécution des décisions.
Cela démontre à quel point les circonstances peuvent évoluer et influencer l'issue des actions en justice, même dans le cadre initialement problématique d'empiètement sur le domaine public.