Résumé de la décision
M. et Mme C..., ressortissants arméniens, ont été assignés à résidence par le préfet de la Côte-d'Or, qui a décidé de les transférer aux autorités italiennes en raison de leur demande d'asile, considérant que celle-ci relevait de l'Italie en vertu du règlement (UE) n° 604/2013. Les époux contestent cette décision, notamment en raison de l'état de santé de Mme C..., enceinte et dans l'incapacité de voyager. Le tribunal administratif a rejeté leur demande, mais la cour a annulé tant le jugement que les arrêtés du préfet, estimant qu'il y avait eu une erreur manifeste d'appréciation.
Arguments pertinents
1. Inaptitude au voyage et erreur manifeste :
- La cour a retenu que "le préfet de la Côte-d'Or a commis une erreur manifeste d'appréciation" en ne tenant pas compte des certificats médicaux prouvant que Mme C... était en incapacité de voyager au moment de la décision. Ce point est crucial car il illustre la nécessité d'examiner les circonstances individuelles avant de décider d'un transfert.
2. Non-application de la clause dérogatoire :
- Les requérants soutenaient que le préfet aurait dû faire usage de la clause dérogatoire prévue par l'article 17 du règlement (UE) n° 604/2013. La cour, en annulant la décision, a implicitement affirmé que le préfet a négligé son obligation de tenir compte des conditions spécifiques des demandeurs.
Interprétations et citations légales
1. Règlement (UE) n° 604/2013 - Article 17 :
- Cet article stipule qu'« un État membre peut décider d'examiner une demande de protection internationale même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères fixés dans le présent règlement. ». L'interprétation de la cour souligne que, en raison de l'état de santé de Mme C..., il aurait été justifié et même nécessaire pour le préfet de reconsidérer sa décision sur la base de cette disposition.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
- La cour a également ordonné à l'État de verser 1 000 euros aux requérants en application de cette disposition, qui permet d'indemniser les parties qui obtiennent gain de cause contre l'État. Cela souligne l'importance de la responsabilité de l'État en matière de décisions administratives et les mécanismes de recours disponibles pour les citoyens.
Conclusion
La décision de la cour d'annuler les arrêtés du préfet et le jugement du tribunal administratif se fonde sur l'absence d'une appréciation correcte des éléments de la situation personnelle des requérants, en particulier l'état de santé de Mme C... En appliquant scrupuleusement les normes établies par les règlements européens et les principes de justice administrative, cette décision rappelle l'importance d'une approche individualisée dans le traitement des demandes d'asile.