Résumé de la décision
M. A..., gérant et associé majoritaire de la SELARL Cabinet dentaire Apolline, a contesté le jugement du 30 novembre 2017 du tribunal administratif de Dijon, qui avait rejeté sa demande de décharge des impositions sur les revenus distribués et des pénalités correspondantes. Il soutenait l'irrégularité de la procédure de redressement, le fait que certaines dépenses ne lui bénéficiaient pas directement, et l'absence de preuve d'un manquement délibéré de sa part. La cour a confirmé le jugement en rejetant les arguments de M. A..., considérant qu'il était, en raison de sa position, le maître de l'affaire et qu'il avait appréhendé les revenus litigieux. De plus, l’administration a prouvé que M. A... ne pouvait ignorer les prises en charge par la société de dépenses personnelles, justifiant ainsi la majoration pour manquement délibéré.
Arguments pertinents
1. Indépendance des procédures : La cour souligne que "l'indépendance des procédures de rectification menées à l'encontre de la SELARL Cabinet dentaire Apolline, d'une part, et de ses associés, d'autre part" implique que des irrégularités concernant la société ne sauraient affecter l'imposition personnelle de M. A... (Considérant 2).
2. Revenus considérés comme distribués : Selon l'article 109 du CGI, "sont considérés comme revenus distribués : 1° Tous les bénéfices ou produits qui ne sont pas mis en réserve ou incorporés au capital", majorité des parts détenues par M. A..., impliquant qu'il est le "seul et véritable maître de l'affaire" (Considérant 5).
3. Manquement délibéré : La cour conclut que l'administration a établi que M. A... ne pouvait ignorer "l'existence d'une prise en charge répétée par cette société de nombreuses dépenses personnelles à son profit", ce qui constitue une preuve de manquement délibéré justifiant les pénalités (Considérant 7).
Interprétations et citations légales
1. Article 109 du CGI : Cet article définit ce qui constitue des revenus distribués, précisant que toute somme ou valeur mise à disposition des associés non prélevée sur les bénéfices doit être réintégrée dans le résultat imposable. L'interprétation de cet article dans le contexte de la décision souligne que M. A..., en y détenant 99 % du capital, doit être considéré comme ayant appréhendé ces revenus (Considérant 3).
2. Article 1729 du CGI : Cet article stipule que des inexactitudes dans les déclarations entraînent une majoration de 40 % en cas de manquement délibéré. Cela a été interprété par la cour comme justifiant les pénalités appliquées à M. A..., qui n’a pas réussi à démontrer qu’il n’était pas au courant des dépenses prises en charge par la société (Considérant 6 à 8).
En somme, la décision illustre comment la cour a appliqué des principes de droit fiscal en examinant la capacité de M. A... à prendre des décisions dans la société ainsi que sa responsabilité dans la gestion des finances, aboutissant à une conclusion défavorable à sa requête.