Résumé de la décision
M. B... A..., après avoir été victime d'un accident de vélo le 29 juillet 2017, a demandé à la cour d'annuler le jugement du tribunal administratif de Bastia qui avait rejeté sa demande de responsabilité contre la commune de Bastia concernant les circonstances de l'accident. L'accident était imputé à une plaque d'égout lisse et décalée par rapport à la chaussée. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que le défaut d'entretien allégué n'engageait pas la responsabilité de la commune.
Arguments pertinents
La cour a argumenté que :
1. Responsabilité de la commune : Le tribunal a correctement estimé que la plaque d'égout et son socle en béton ne présentaient pas de défectuosités qui surpassaient celles que des cyclistes attentifs doivent raisonnablement s'attendre à rencontrer. Les plaquettes de circulation ne peuvent pas être trop exagérées si elles sont dans des conditions normales d'usage.
> "la responsabilité de la commune de Bastia n'était pas susceptible d'être engagée sur le fondement d'un défaut d'entretien normal de la voie publique".
2. Attention raisonnable : Il appartient aux conducteurs de vélos d'être attentifs et de prendre des précautions face aux obstacles normaux sur la voie, ce qui a été souligné comme faisant partie des attentes de prudence.
Interprétations et citations légales
Code de justice administrative
- Article R. 222-1 : Le dernier alinéa de cet article stipule que les présidents des cours administratives peuvent rejeter des requêtes manifestement dépourvues de fondement.
> "Les présidents des cours administratives d'appel... peuvent, en outre, par ordonnance, rejeter... les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement..."
Le tribunal a conclu que la demande de M. A... ne reposait pas sur des éléments suffisamment solides pour engager la responsabilité de la commune, mettant en avant la nécessité pour les usagers d'adopter un comportement prudent et attentif sur la route.
Analyse
Cette décision illustre l'importance de la notion de responsabilité de l'administration vis-à-vis de l'entretien des voies publiques. Le juge administratif applique une approche équilibrée qui implique à la fois un examen des conditions d'entretien et une évaluation du comportement des usagers. Les cyclistes sont tenus de se protéger contre les dangers raisonnablement prévisibles dans l'utilisation des voies publiques. La décision réaffirme également l'application du principe selon lequel la responsabilité des collectivités publiques n'est pas engagée en cas de défaut d'entretien non excessif, laissant une marge d'interprétation pour la notion de "défectuosité" sur les infrastructures publiques.