Résumé de la décision
Mme C... B... épouse A... a formé un recours en appel contre un jugement du tribunal administratif de Toulon, qui avait rejeté sa demande d'annulation de la décision du maire de Saint Cyr sur Mer, refusant de lui accorder la protection fonctionnelle, ainsi que sa demande d'indemnisation pour harcèlement moral. La cour d'appel, par ordonnance du 4 novembre 2020, a rejeté la requête de Mme A..., considérant que ses allégations ne reposaient pas sur des éléments probants et que celles-ci ne permettaient pas de présumer d'une situation de harcèlement moral.
Arguments pertinents
1. Absence de preuve et de fondement : La cour a souligné que les griefs avancés par Mme A..., bien qu’explicités, ne sont pas étayés par des preuves tangibles. Elle n'a pas apporté de justifications probantes supplémentaires en appel. La cour a noté que ses affirmations relèvent principalement de son interprétation personnelle des situations, ce qui est insuffisant pour établir un cas de harcèlement moral.
Citation pertinente : « Ces griefs... ne permettent pas de présumer qu'elle serait victime d'une situation susceptible d'être qualifiée de harcèlement moral au sens des dispositions de l'article 6 quinquies de la loi du 13 juillet 1983. »
2. Respect du pouvoir hiérarchique : Les décisions relatives à la gestion des ressources humaines, telles que les nominations ou l'attribution d'armes, relèvent du pouvoir hiérarchique des autorités locales. La cour a donc considéré que les décisions concernant Mme A..., même si elles lui semblaient injustes, étaient effectuées dans le cadre de l'exercice normal de ce pouvoir.
Citation pertinente : «...situations qui relèvent de l'exercice normal du pouvoir hiérarchique. »
3. Confirmation de la décision antérieure : La cour d'appel a confirmé les motifs de première instance, rejetant ainsi la demande d'annulation de la décision du maire et la demande de réparation pour préjudices. Cela démontre que les juges ont suivi une ligne de raisonnement cohérente, en s'appuyant sur l'absence de preuves détaillées des allégations de Mme A...
Citation pertinente : «...c'est donc à bon droit que, par des motifs qu'il y a lieu d'adopter, le tribunal... a rejeté les conclusions de Mme A... »
Interprétations et citations légales
La décision s’appuie sur plusieurs textes de loi qui encadrent la protection fonctionnelle des agents publics et les éléments constitutifs du harcèlement moral.
1. Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 - Article 6 quinquies : Cet article stipule que le harcèlement moral implique des actes répétés qui ont pour effet une dégradation des conditions de travail d’un agent et portent atteinte à ses droits ou à sa dignité. Le tribunal a interprété cette loi en considérant que les éléments présentés par Mme A... ne remplissaient pas ces critères.
2. Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Cet article permet au président de la cour de rejeter une requête manifestement dépourvue de fondement. La cour y a fait référence pour justifier le rejet de l'appel de Mme A..., statuant que sa demande ne reposait sur aucun fondement légal solide.
Citation pertinente : «...la requête de Mme A..., manifestement dépourvue de fondement, doit, en toutes ses conclusions, être rejetée... »
En somme, la décision de la cour d'appel repose sur un ensemble de considérations juridiques et factuelles, soulignant l'importance des preuves tangibles pour établir des allégations de harcèlement moral, ainsi que le respect du pouvoir hiérarchique dans la gestion des ressources humaines au sein des collectivités territoriales.