Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel de Marseille, par ordonnance en date du 6 février 2019, a statué sur la requête du Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) de la ville d'Arles visant à annuler une ordonnance du tribunal administratif de Marseille du 12 décembre 2018. Le CCAS demandait la suspension de cette ordonnance et contestait notamment la légitimité de l'expertise ordonnée concernant l'état de santé de Mme A..., ainsi que d'autres irrégularités dans la procédure. La Cour a annulé la partie de l'ordonnance relative à la question de l'octroi d'un congé de longue maladie, tout en rejetant le reste des demandes du CCAS, affirmant que l'expertise ne compromettait pas les intérêts publics.
Arguments pertinents
1. Régularité de la procédure : La Cour a jugé que le CCAS avait bien reçu la requête du tribunal le 16 avril 2018, invalidant ainsi le moyen avancé par le CCAS sur un défaut de communication. Cela signifie que la compétence et les droits de la défense du CCAS ont été respectés.
2. Questions de droit vs. questions de fait : Concernant l'expertise ordonnée, la Cour a estimé qu'il était inapproprié de demander à l'expert de déterminer si l'état de la requérante justifiait un congé de longue maladie, ce qui introduisait une question de droit, qu'un expert ne peut trancher. La décision fait référence à l'article R. 532-1 du code de justice administrative, qui confère aux juges des référés le pouvoir de "prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction".
3. Utilité de l'expertise : Le CCAS a tenté de caractériser l’expertise comme sans utile effet, mais la Cour a relevé que la mission conférée à l'expert était pertinente et nécessaire dans le contexte des demandes d'indemnisation potentielles, affirmant que "la mission confiée à l'expert présente un caractère d'utilité".
Interprétations et citations légales
- Code de justice administrative - Article R. 532-1 : Cet article permet au juge des référés de "prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction". La Cour a distingué entre les questions de droit et les questions de fait pour juger de la légitimité de la mission donnée à l'expert.
- Code de justice administrative - Article L. 555-1 : Cet article précise que "le président de la cour administrative d'appel ou le magistrat qu'il désigne est compétent pour statuer sur les appels formés contre les décisions rendues par le juge des référés". Cela confère à la Cour le pouvoir d'examiner la portée et la validité des décisions prises par les juges des référés, renforçant ainsi le système de contrôle judiciaire.
La décision de la Cour souligne l’importance de permettre aux experts d’évaluer les faits sans empiéter sur les questions de droit, préservant ainsi l’intégrité des procédures administratives et garantissant les droits des parties impliquées.