Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel de Marseille a rejeté, par ordonnance du 6 septembre 2021, la requête de Mme A... B..., qui contestait le jugement du tribunal administratif de Marseille du 9 avril 2021. Ce jugement avait rejeté sa demande d'indemnisation à la suite d'un accident survenu le 13 avril 2017, en raison d'un défaut affectant une borne télescopique sur la voie publique. La Cour a considéré que le défaut constaté n'était pas suffisamment grave pour engager la responsabilité de la Métropole d'Aix-Marseille-Provence.
Arguments pertinents
1. Constitution d'une faute en matière d'entretien normal : La cour s'appuie sur l'évaluation du défaut impliqué dans l'accident, considérant que "le défaut affectant la base de la borne télescopique, suffisamment visible, n’avait pas à être particulièrement signalé". Cela implique une analyse sur le caractère raisonnablement attendu du niveau de vigilance d'un piéton.
2. Attente de prudence de la part du piéton : Il est souligné que les défectuosités que Mme B... a rencontrées "n'excédaient pas par leurs dimensions les défectuosités qu'un piéton normalement attentif doit s'attendre à rencontrer". Ce point est fondamental, car il détermine les limites de la responsabilité de l'administration en matière de sécurité des voies publiques.
3. Recours manifestement dépourvu de fondement : La décision se conclut en affirmant que la requête de Mme B... était "manifestement dépourvue de fondement", justifiant ainsi le rejet de sa demande.
Interprétations et citations légales
Dans cette affaire, plusieurs textes juridiques ont joué un rôle clé dans la décision de la cour.
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Ce texte permet aux présidents de cours administratives d'appel de rejeter des requêtes jugées manifestement non fondées. La cour a appliqué cet article pour justifier le rejet de la demande de Mme B..., indiquant que les premiers juges avaient correctement apprécié les circonstances de l'accident et la responsabilité de la Métropole d'Aix-Marseille-Provence. La citation pertinente ici serait : "Les présidents des cours administratives d'appel ... peuvent ... rejeter les ... requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement".
- Responsabilité de l'administration : La cour a examiné la question de la responsabilité de la Métropole à la lumière de l'entretien des voies publiques. En confirmant que "le défaut n’était pas un défaut d’entretien normal de la voie publique", la cour rappelle que la responsabilité de l'administration se limite aux défaillances qui excèdent ce qu’un piéton normalement attentif est en droit d'attendre.
En somme, la décision démontre que la jurisprudence en matière de sécurité publique exige que les circonstances d'un accident soient envisagées avec une attention particulière portée sur le comportement raisonnable des piétons. Cela illustre une interprétation stricte de la responsabilité de l'administration en matière de sécurité des voies publiques.