Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a examiné la requête de la SCI Stepan, qui contestait un jugement du tribunal administratif de Toulon daté du 18 mai 2021, ayant annulé un permis de construire pour la réhabilitation et l'extension d'un restaurant. La SCI Stepan demandait un sursis à exécution du jugement, arguant notamment que Mme B... n’avait pas d’intérêt à agir et que le tribunal avait mal qualifié les faits concernant le classement du terrain. Finalement, la Cour a rejeté la requête de la SCI et a condamné celle-ci à verser 1 000 euros à Mme B... au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Intérêt à agir : La Cour a affirmé que les arguments de la SCI Stepan, suggérant que Mme B... n'avait pas d'intérêt à agir, ne justifiaient pas des conclusions contraires à celles accueillies par le tribunal. Cela signifie que l’existence d’un intérêt à agir a été reconnue par la Cour.
2. Inexactitude dans la qualification des faits : La Cour a également rejeté l'argument selon lequel le tribunal aurait inexactement qualifié le classement du terrain. Elle a souligné que les moyens invoqués par la SCI ne démontraient pas une illégalité manifeste dans le jugement entrepris.
3. Substitution de base légale : La SCI Stepan a soutenu que, en raison de l'illégalité des classements précédents, le règlement national d'urbanisme devait être appliqué par voie de substitution. La Cour a cependant estimé que cela ne justifiait pas le sursis demandé.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 811-15 : Cet article précise que le sursis à exécution d'un jugement annulant une décision administrative peut être accordé si les moyens de l'appelant sont sérieux. La Cour a interpreté cette disposition en soulignant que « aucun de ces moyens n'est, en l'état de l'instruction, de nature à justifier le rejet des conclusions à fin d’annulation ».
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : La Cour a appliqué cet article qui régule les frais de justice, stipulant que Mme B..., n’étant pas la partie perdante, ne devait pas verser d’indemnité à la SCI Stepan. En conséquence, la Cour a conclu à la nécessité de mettre à la charge de la SCI le paiement de 1 000 euros pour les frais exposés par Mme B..., non compris dans les dépens, soulignant que « Mme B... qui n’a pas la qualité de partie perdante dans la présente instance, verse à la SCI Stepan la somme qu’elle réclame ».
Ces dispositions mettent en lumière les conditions nécessaires pour obtenir un sursis à exécution et l'importance d'établir un intérêt à agir dans le cadre d'appels devant les juridictions administratives.