Résumé de la décision
M. A..., un ressortissant sénégalais, a interjeté appel d’un jugement du tribunal administratif de Montpellier qui avait rejeté sa demande contre l’arrêté du préfet de l’Aude du 2 octobre 2019, l'obligeant à quitter le territoire français dans un délai de trente jours. En appel, il a contesté le jugement sur quatre points, notamment en soutenant un défaut de motivation de l'arrêté et des risques de traitements inhumains en cas de retour au Sénégal. La Cour administrative d'appel a rejeté la requête d'appel de M. A..., considérant qu'elle était manifestement dépourvue de fondement.
Arguments pertinents
1. Défaut de motivation de l'arrêté : La Cour a affirmé que l'arrêté du préfet mentionnait les textes applicables, y compris les décisions de l'OFPRA et de la CNDA, affirmant qu'il n'y avait pas de violation disproportionnée des droits de M. A..., et que ce dernier ne justifiait pas de manière sérieuse les menaces pesant sur sa vie ou sa liberté. La Cour a conclu que le requérant ne pouvait pas soutenir que l’arrêté était insuffisamment motivé.
Citation pertinente : "L'arrêté vise les textes dont il fait application... et précise, compte tenu des circonstances, qu'il n'est pas porté une atteinte disproportionnée aux droits à la vie privée et familiale de M. A..."
2. Risques de traitements inhumains : Le moyen invoquant des risques de traitements inhumains ou dégradants en cas de retour au Sénégal a été écarté, la Cour indiquant que les preuves fournies par M. A... n’étaient pas suffisantes pour établir un bien-fondé à ses craintes, surtout après le rejet de ses affirmations par la CNDA.
Citation pertinente : "Le moyen tiré de ce que M. A... encourrait des risques de traitement inhumains... n'est pas assorti de précisions suffisantes pour permettre à la Cour d'en apprécier le bien-fondé."
3. Délai de départ : Concernant la fixation d’un délai de départ à trente jours, la Cour a soutenu que cette décision était fondée et justifiée par les principes applicables, sans qu'aucun élément nouveau ou distinct n'ait été présenté par M. A... en appel.
Citation pertinente : "Le moyen tiré de la méconnaissance des dispositions... doit être écarté par les motifs retenus à bon droit par le magistrat."
Interprétations et citations légales
La décision de la Cour s'appuie sur plusieurs textes législatifs majeurs :
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 : Cet article régit les conditions selon lesquelles une obligation de quitter le territoire peut être prononcée. La Cour a constaté que le préfet avait appliqué cet article correctement, notamment en évaluant la situation personnelle de M. A... par rapport à la législation.
Passage pertinent : "La circonstance que l'arrêté ne précise pas que M. A... participe à des activités d'économie solidaire... n'est pas de nature à le faire regarder comme entaché d'un défaut de motivation."
2. Convention Européenne des Droits de l'Homme - Article 3 : M. A... a invoqué la protection contre les traitements inhumains et dégradants, mais la Cour, se référant aux décisions précédentes, a noté que les éléments présentés par le requérant n'étayaient pas son argumentation.
Passage pertinent : "Le moyen tiré de la méconnaissance des stipulations de l'article 3 de la convention doit dès lors être écarté."
Ces interprétations et références juridiques montrent la rigueur avec laquelle la Cour a examiné les arguments de M. A... et ont conduit à la conclusion que sa requête n'était pas fondée. La décision souligne l'importance de la précision et de la pertinence des éléments fournis par le requérant dans les litiges relatifs au droit d'asile.