Résumé de la décision
M. C..., représenté par son avocat, conteste la décision du tribunal administratif de Nîmes qui a rejeté sa demande d'annulation des arrêtés du maire du 25 mai 2018, ayant sursis à statuer sur ses demandes de permis de construire pour deux maisons individuelles. En date du 8 avril 2021, la Cour a décidé de rejeter la requête de M. C..., considérant que celle-ci était manifestement dépourvue de fondement. La Cour a estimé que les projets de construction compromettaient l’exécution du futur plan local d'urbanisme classant les parcelles en zone où toute construction nouvelle à usage d’habitation est interdite.
Arguments pertinents
1. Nature des parcelles et classification : La Cour a donné foi à l'évaluation du maire, notant que les parcelles AL n° 186 et AL n° 205 étaient classées en zone naturelle, empêchant ainsi toute nouvelle construction. Le jugement s'appuie sur le fait que ces constructions auraient pu compromettre l’exécution du futur plan local d’urbanisme, précisant que "le projet de plan local d’urbanisme avait classé cette zone en zone naturelle Nh".
2. Sursis à statuer : La décision du maire de surseoir à statuer a été justifiée par les dispositions légales. M. C... a reconnu que le futur plan d'urbanisme avait atteint un stade d'avancement suffisant pour pouvoir opposer cette mesure. La Cour rappelle que "l'autorité compétente peut décider de surseoir à statuer... si ce dernier a atteint un état d'avancement suffisant".
3. Inadéquation des constructions proposées : La Cour conclut que les projets de constructions sur des terrains non bâtis au sein d'un secteur encore vierge étaient susceptibles de compromettre une zone qui, selon les termes du règlement du futur plan local d'urbanisme, est protégée : "les projets de construction... par leur nature et leur situation, propre à en compromettre l'exécution".
Interprétations et citations légales
- Code de l'urbanisme - Article L. 424-1 : Cet article indique que "L'autorité compétente se prononce par arrêté sur la demande de permis", stipulant ainsi la procédure par laquelle les demandes de permis de construire peuvent être examinées ou mises en attente (sursis à statuer) en raison de l’avancement du futur plan local d'urbanisme.
- Code de l'urbanisme - Article L. 153-11 : Précise que "l'autorité compétente peut décider de surseoir à statuer sur des demandes... qui seraient de nature à compromettre l'exécution du futur plan". Cette disposition est fondamentale pour justifier le sursis à statuer en fonction de l’impact potentiel sur l’aménagement du territoire.
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Cet article permet aux présidents des formations de jugement de rejeter "après l'expiration du délai de recours... les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement". Il a servi de base à la décision finale de la Cour, statuant que la requête de M. C... était sans fondement.
En conclusion, la décision de la Cour repose sur l'application rigoureuse des lois régissant l'urbanisme, en défendant les principes de protection des zones naturelles et en confirmant la légitimité du sursis à statuer en raison du potentiel impact des constructions projetées sur l'aménagement futur du territoire.