Résumé de la décision
Dans l'affaire enregistrée sous le n° 21MA00193, M. B..., représenté par son avocat, a saisi la Cour pour demander un sursis à l'exécution d'un jugement du tribunal administratif de Marseille en date du 29 octobre 2020, qui rejetait sa demande d'annulation de l'arrêté préfectoral lui imposant une obligation de quitter le territoire français. Par une ordonnance du 8 avril 2021, la Cour a rejeté la demande de sursis, considérant que les moyens présentés par M. B... n'étaient pas sérieux au regard de l'instruction et que les risques de conséquences difficilement réparables n'étaient pas démontrés.
Arguments pertinents
La décision de la Cour repose sur plusieurs considérations juridiques :
1. Non-serieux des moyens soulevés : La Cour a jugé que les arguments de M. B... ne présentaient pas un caractère sérieux en l'état de l'instruction, en affirmant que « les moyens soulevés par M. B... ne paraissent pas, en l'état de l'instruction, sérieux et de nature à justifier... le rejet des conclusions à fin d'annulation accueillies par ce jugement. »
2. Conditions du sursis : Étant donné que le sursis à exécution peut être accordé si l'exécution de la décision risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables (article R. 811-17 du code de justice administrative), la Cour a conclu que ces conditions n'étaient pas remplies dans cette affaire.
Interprétations et citations légales
La décision est ancrée dans plusieurs références légales qui méritent d'être examinées :
- Code de justice administrative - Article R. 811-17 : Cet article stipule que le sursis peut être ordonné si « l'exécution de la décision de première instance attaquée risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables et si les moyens énoncés dans la requête paraissent sérieux en l'état de l'instruction ». La Cour a décidé que les conséquences évoquées par M. B..., ainsi que les moyens juridiques présentés, ne satisfaisaient pas ces critères.
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Selon cet article, les présidents des formations de jugement peuvent, par ordonnance, rejeter les conclusions à fin de sursis. Cela souligne la prérogative des juridictions de ne pas accorder de sursis lorsque les conditions requises ne sont pas remplies.
- Conséquences de l'obligation de quitter le territoire : La Cour a précisé que M. B... n'a pas prouvé que l'obligation de quitter le territoire entraînerait des conséquences difficilement réparables, malgré ses affirmations sur sa situation personnelle, ce qui est fondamental dans l'appréciation des demandes de sursis.
En conclusion, cette décision illustre la rigueur des critères juridiques appliqués en matière de sursis à exécution et souligne l'importance de la démonstration des conséquences d'une décision administrative pour justifier un tel recours.