Résumé de la décision
M. B... a saisi le juge des référés du tribunal administratif de Marseille pour demander une expertise sur l'état d'un chemin rural menant à sa propriété, afin de déterminer les travaux nécessaires. La juge des référés a rejeté sa demande, considérant que les litiges relatifs aux chemins ruraux relèvent principalement de la compétence du juge judiciaire et que la demande était donc dépourvue d'utilité. M. B... a contesté cette décision, mais le tribunal a confirmé le rejet de sa requête.
Arguments pertinents
1. Compétence juridictionnelle : La juge des référés a souligné que les litiges concernant les chemins ruraux relèvent généralement de la compétence des juridictions judiciaires, en vertu de l'article L. 161-4 du code rural, qui stipule que les contestations sur la propriété ou la possession des chemins ruraux doivent être portées devant le juge judiciaire. En conséquence, la demande de M. B... était jugée sans utilité dans le cadre de la juridiction administrative.
2. Absence d'obligation d'entretien : Le tribunal a également noté que les communes n'ont pas d'obligation d'entretenir les chemins ruraux qui ne sont pas classés comme voies communales, conformément à l'article L. 2321-1 du code général des collectivités territoriales. M. B... n'a pas prouvé que le chemin en question avait été classé parmi les voies communales, ce qui a conduit à la conclusion que la demande d'expertise n'était pas justifiée.
Interprétations et citations légales
1. Compétence des juridictions : L'article L. 161-4 du code rural précise que "les contestations qui peuvent s'élever sur leur propriété ou leur possession relèvent de la compétence des juridictions judiciaires". Cela établit clairement que les questions de propriété des chemins ruraux ne peuvent être tranchées que par le juge judiciaire, ce qui a été un point central dans le rejet de la demande de M. B....
2. Obligations des communes : Selon l'article L. 2321-1 du code général des collectivités territoriales, "Sont obligatoires pour la commune les dépenses mises à sa charge par la loi". L'article L. 2321-2 précise que les dépenses obligatoires incluent "les dépenses d'entretien des voies communales". Le tribunal a interprété ces articles pour conclure que les communes ne sont pas tenues d'entretenir les chemins ruraux non classés, ce qui a été déterminant pour juger que la demande d'expertise n'avait pas de fondement légal.
3. Utilité de la mesure d'expertise : L'article R. 532-1 du code de justice administrative stipule que "le juge des référés peut, sur simple requête, prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction". Le tribunal a jugé que la demande d'expertise de M. B... ne présentait pas d'utilité, car il n'existait pas d'obligation légale de la commune d'entretenir le chemin en question.
En conclusion, la décision du tribunal administratif de Marseille repose sur une interprétation stricte des compétences juridictionnelles et des obligations des collectivités territoriales, confirmant ainsi le rejet de la demande de M. B... pour absence d'utilité et de fondement juridique.