Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme C... D... épouse E... a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Montpellier qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral daté du 22 janvier 2018. Cet arrêté refusait de lui délivrer un titre de séjour "vie privée et familiale", l'obligeait à quitter le territoire français et fixait son pays de retour. Par décision du 15 mars 2019, la cour administrative d'appel de Marseille a rejeté la requête d'appel de Mme D..., considérant que ses arguments étaient manifestement dépourvus de fondement.
Arguments pertinents
1. Absence d'examen particulier : Mme D... prétendait que la décision était illégale en raison de l'absence d'un examen particulier de sa situation par le préfet. La cour a néanmoins retenu que cette objection avait déjà été formulée devant le tribunal administratif sans éléments nouveaux justifiant une réévaluation.
2. Violation des droits : Elle soutenait que la décision violait l'article L. 313-11 7° du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile ainsi que l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Cependant, la cour a estimé que ces arguments étaient déjà examinés et rejetés précédemment sans nouveaux éléments à considérer.
3. Erreurs manifestes d’appréciation : Mme D... a avancé que la décision était entachée d'erreurs manifestes d’appréciation et de droit, notamment par rapport à l'opposition d'un visa long séjour. Toutefois, la cour a constaté que Mme D... n'avait pas apporté d'éléments distincts dans sa requête d'appel.
La cour a conclu que la requête de Mme D..., qui comportait des conclusions en injonction et des demandes au titre de l’article L. 761-1 du code de justice administrative, était sans fondement.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 313-11 7° du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article stipule des conditions spécifiques pour l'obtention d'un titre de séjour, notamment en cas de vie privée et familiale. La cour a jugé que la demande de Mme D... ne respectait pas ces conditions, soulignant l'importance de fournir des éléments prouvant un réel établissement de ses centres d'intérêt en France.
2. Article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a réaffirmé que, même si cet article est fondamental, son application dépend fortement des circonstances individuelles et des raisons d'ordre public qui peuvent justifier une expulsion.
3. Code de justice administrative - Article R. 222-1 : La décision de la cour de rejeter la requête de Mme D... est fondée sur ce texte qui autorise les présidents de formations de jugement à rejeter les requêtes manifestement dépourvues de fondement. La cour, ayant constaté que les arguments n'apportaient rien de nouveau et que la situation n'avait pas changé, a estimé que la requête était par conséquent manifestement sans fondement.
Conclusion
La cour administrative d'appel de Marseille a conclu que les arguments soulevés par Mme D... ne constituaient pas des motifs suffisants pour remettre en question le jugement du tribunal administratif, confirmant ainsi le rejet de sa demande tant pour le titre de séjour que pour l'obligation de quitter le territoire.