Résumé de la décision
Mme C..., marin d'État, a demandé à la cour d'annuler une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Toulon qui avait rejeté sa demande d'expertise afin de déterminer la causalité entre une intervention chirurgicale subie et un accident survenu en 2015. Le juge des référés a estimé que la mesure d'expertise n'était pas utile en raison d'un protocole transactionnel conclu avec le ministère des Armées, qui, selon lui, rendait irrecevable toute action en indemnisation. La cour a confirmé ce rejet, considérant que Mme C... n'avait pas démontré l'utilité de l'expertise demandée.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de l'action : Le juge des référés a justifié son refus d'ordonner l'expertise en se fondant sur le protocole transactionnel signé par Mme C..., indiquant que celui-ci rendait toute demande d'indemnisation liée à son accident de service irrecevable. L'ordonnance précise que "le protocole qu'elle a conclu avec la ministre des armées [...] rendrait irrecevable toute action en indemnisation devant le juge administratif".
2. Absence d'urgence : La cour a noté que Mme C... ne faisait pas valoir de circonstances particulières d'urgence justifiant la nécessité de l'expertise, donnant ainsi au juge des référés l'argument de considérer que la mesure d'expertise demandée ne présentait pas d'utilité différente de celle que pourrait reconnaître le juge saisi du recours pour excès de pouvoir.
Interprétations et citations légales
1. Utilité d'une mesure d'expertise : Selon l'article R. 532-1 du Code de justice administrative, le juge des référés peut ordonner des mesures d'expertise "sur simple requête" si cela est "utile". La cour a interprété que l'utilité doit être appréciée "au regard des éléments dont le demandeur dispose ou peut disposer par d'autres moyens" et que le juge "n'est pas saisi du principal".
2. Procédure en cours : La cour a fourni une référence au recours pour excès de pouvoir que Mme C... avait formé contre la décision de la ministre des armées, reconnu sous le n° 2003071. Ce point souligne que le juge des référés doit évaluer la nécessité d'expertise au regard de l'instruction en cours dans cette autre procédure.
En conclusion, la cour a conclu que Mme C... n'était pas fondée à demander l'annulation de l'ordonnance du 18 mars 2021, le juge des référés ayant correctement interprété les dispositions légales applicables et déterminé que la mesure d'expertise n'était pas justifiée dans le contexte litigieux.