Résumé de la décision
La Cour est saisie par M. C..., qui demande l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Nice et la nullité d'une décision du préfet des Alpes-Maritimes du 3 avril 2018 refusant de lui délivrer un visa long séjour en tant que conjoint d'une Française. M. C... fait valoir une erreur manifeste d'appréciation concernant son entrée en France et une violation des droits garantis par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. La Cour rejette la demande, concluant que les arguments de M. C... sont manifestement dépourvus de fondement.
Arguments pertinents
1. Erreur manifeste d'appréciation : La Cour fait remarquer que M. C... n'a pas prouvé son entrée régulière en France le 17 novembre 2015 avec un visa Schengen. Elle souligne que son argument selon lequel le préfet aurait fait une erreur manifeste d'appréciation est infondé, car il n’a pas respecté les procédures requises par la convention Schengen. « ...l'intéressé ne justifie pas être entré en France le 17 novembre 2015 muni d'un visa Schengen... ».
2. Violation de l'article 8 de la CEDH : M. C... soutient qu'il y a eu méconnaissance de son droit au respect de sa vie privée et familiale. Cependant, la Cour conclut que les éléments fournis ne suffisent pas à établir une présence régulière et continue en France ni une communauté de vie authentique avec son épouse. « ...les pièces produites au dossier... sont éparses et insuffisantes pour établir une présence habituelle et continue sur le territoire français depuis 2015. »
Interprétations et citations légales
La décision s'ancre dans plusieurs fondements juridiques :
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Cet article permet aux cours d'appeler à rejeter les requêtes manifestement dépourvues de fondement. La Cour l'applique ici pour conclure à l'absence de fondement des prétentions de M. C..., indiquant que son appel était sans merit. « ...la requête d'appel de M. C..., qui est manifestement dépourvue de fondement, au sens des dispositions du dernier alinéa de l'article R. 222-1 du code de justice administrative, doit être rejetée... »
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8 : Concernant le droit à la vie privée et familiale, la Cour précise que M. C... n'a pas établi l'existence de liens suffisants avec son enfant, qui vit à la Réunion, ce qui aurait pu justifier une protection en vertu de cet article. « ...le moyen tiré de la méconnaissance des stipulations de l'article 8... ne peut être accueilli. »
En conclusion, la décision de la Cour confirme que les conditions réglementaires et les preuves fournies par M. C... étaient insuffisantes pour justifier la délivrance d'un titre de séjour, tant sur le plan de l'accès au territoire que sur celui de la vie familiale.