Résumé de la décision
La société de distribution du Languedoc a déposé une requête le 22 décembre 2016 pour annuler une ordonnance du 6 décembre 2016, qui rejetait sa demande d'expertise concernant un préjudice financier résultant de la fermeture d'un pont. La cour a décidé de rejeter sa requête, estimant que le préjudice découle de l'interdiction de circulation par le maire et non de l'état de l'ouvrage. Elle a conclu que la société n'avait pas démontré l'utilité d'une expertise et a également rejeté les conclusions de la société SNCF Réseau concernant les frais de procédure.
Arguments pertinents
1. Nature du préjudice : La cour a souligné que le préjudice financier invoqué par la société de distribution du Languedoc découlait non pas de l'état du pont, mais de la décision d'interdiction de circulation prise par le maire de Narbonne. La cour estime que cette mesure était justifiée par des raisons de sécurité : « le préjudice invoqué résulte de l'interdiction de la circulation sur le pont et non de son état d'entretien ».
2. Utilité de l'expertise : La cour a indiqué que la société requérante n'a pas prouvé qu'elle manquait des éléments nécessaires pour évaluer son préjudice financier. Elle a précisé qu’« la seule circonstance que l'expertise confèrerait un caractère contradictoire à l'évaluation de ce préjudice n'est pas suffisante pour admettre son utilité ».
3. Absence de fondement légal : La cour a fait référence à l'article R. 532-1 du code de justice administrative en imposant que toute mesure d'expertise doit avoir un caractère utile. En l'absence de preuves suffisantes, la demande d'expertise a été déclarée inappropriée.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 555-1 : Cet article établit la compétence du président de la cour administrative d'appel pour statuer sur les appels formés contre les décisions du juge des référés, une base qui légitimise la procédure en question.
2. Code de justice administrative - Article R. 532-1 : Cet article précise que « le juge des référés peut, sur simple requête (...) prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction ». La cour l'a interprété de manière stricte, insistant sur la nécessité d'une utilité concrète de l'expertise, ce qui n'a pas été établi par la société requérante dans ce cas.
3. Interdiction de circulation : La cour a mis en avant la responsabilité des autorités publiques dans la prise de décision, soulignant que l’interdiction de circulation était fondée sur des risques pour la sécurité, ce qui justifie la mesure sans lien direct avec l'état d'entretien du pont.
4. Évaluation du préjudice : La cour a également souligné que la société devait prouver qu'elle n'avait pas accès aux documents nécessaires pour évaluer son préjudice, une exigence qui s’appuie sur le principe de la charge de la preuve en matière d'indemnisation.
Cet ensemble d’arguments et d’interprétations juridiques montre comment la cour est parvenue à sa décision, en se fondant sur des éléments factuels et des dispositions légales précises.