Résumé de la décision
M. B..., de nationalité ukrainienne, a contesté un arrêté du préfet des Alpes-Maritimes qui rejetait sa demande de titre de séjour fondée sur l'asile et ordonnait son éloignement du territoire français. Le tribunal administratif de Nice a rejeté sa demande d'annulation de cet arrêté. En appel, la Cour administrative d'appel de Marseille a confirmé ce jugement, considérant que les arguments de M. B... sur la violation de droits liés à la vie privée, le manque d'information sur ses droits, et le non-respect du droit d'être entendu n'étaient pas fondés. La requête de M. B... a donc été rejetée.
Arguments pertinents
1. Droit d'être entendu :
Le tribunal a écarté le moyen du défaut du droit d'être entendu, s'appuyant sur les motifs du premier juge : "le moyen tiré du défaut du droit d'être entendu doit être écarté par adoption des motifs du premier juge qui n'appellent pas de précisions en appel."
2. Directive européenne :
Concernant l’application de la directive 2005/85/CE du Conseil, la Cour a affirmé qu'un justiciable peut invoquer une directive uniquement si l'État n'a pas pris de mesures de transposition. En l'espèce, la directive avait été transposée avant la décision litigieuse : "le requérant ne peut en revanche se prévaloir de la méconnaissance de l'article 10 § 1 de la directive [...] qui a été transposée dans le droit national par la loi n° 2006-911 du 24 juillet 2006."
3. Inapplication des articles du code :
La Cour a également précisé que les dispositions de l'article L. 741-2 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui traitent de l'accès à la procédure d'asile, ne pouvaient s'appliquer aux refus de séjour et mesures d'éloignement : "le requérant ne peut utilement soutenir que son droit d'être entendu préalablement à l'édiction de la mesure d'éloignement [...] a été méconnu."
4. Droit à la vie privée et familiale :
La Cour a rejeté l'argument relatif à la méconnaissance de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, affirmant que le moyen devait être écarté par adoption des motifs des premiers juges.
Interprétations et citations légales
- Article 8 de la Convention européenne : Article relatif à la vie privée et familiale, qui a été invoqué par M. B... sans succès. La Cour a noté que "le moyen tiré de la méconnaissance des stipulations de l'article 8 [...] doit être écarté."
- Directive 2005/85/CE : Concernant l'asile, la Cour a fait référence à l'importance de la transposition des directives européennes dans le droit national pour pouvoir les invoquer : "le requérant ne peut en revanche se prévaloir de la méconnaissance de l'article 10 § 1 de la directive [...] transposée dans le droit national."
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 741-2 : Cet article, qui traite de l'accueil des demandeurs d'asile, a été jugé inapplicable dans le cas de refus de séjour et d'éloignement.
- Code des relations entre le public et l'administration - Article L. 121-1 : La Cour a souligné que "l'article L. 121-1 [...] ne saurait être utilement invoqué à l'encontre d'une décision portant obligation de quitter le territoire français."
Ces arguments et citations illustrent comment la Cour a appliqué le droit et interprété les faits en les inscrivant dans le cadre législatif et conventionnel pertinent.