Résumé de la décision
La Cour d'appel a été saisie par M. F... et d'autres requérants qui contestaient une ordonnance du tribunal administratif de Montpellier. Cette ordonnance avait rejeté leur demande d'annulation d'un permis de construire délivré par le maire de Baho, en raison de l'irrecevabilité de leur recours. Les requérants n'avaient pas respecté les formalités de notification exigées par le Code de l'urbanisme, ce qui a conduit la Cour à rejeter leur appel comme manifestement dépourvu de fondement, y compris les demandes de mise à la charge de la commune de Baho pour les frais d'instance.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité pour non-respect des formalités de notification : Les requérants n'ont pas justifié de la notification de leur recours contentieux auprès du pétitionnaire et de la commune, ce qui a conduit à l'irrecevabilité de leur requête. La Cour fait référence à l'article R. 600-1 du Code de l'urbanisme en citant : “L'auteur du recours est tenu, à peine d'irrecevabilité, de notifier son recours à l'auteur de la décision et au titulaire de l'autorisation.”
2. Règle sur la régularité du recours : La Cour insiste sur le fait qu'il n'est pas possible de produire des justifications pour la première fois en appel si celles-ci n'ont pas été fournies lors de la première instance. En effet, « Lorsque l'auteur d'un recours n'a pas justifié en première instance... il n'est pas recevable à produire ces justifications pour la première fois en appel. »
3. Absence de preuve de notification : Le jugement se fonde sur le constat que la notification de la requête contentieuse n'a pas été prouvée, ce qui légitime le rejet de la demande.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 600-1 du Code de l'urbanisme : Cet article impose des exigences strictes en matière de notification pour les recours contentieux relatifs à l'usage du sol. La Cour interprète cet article comme étant fondamental pour établir la recevabilité d'un recours, insistant sur la nécessité de respecter les délais et les destinataires de la notification. La citation pertinente est : “La notification du recours... doit intervenir par lettre recommandée avec accusé de réception, dans un délai de quinze jours francs à compter du dépôt du déféré ou du recours.”
2. Article R. 222-1 du Code de justice administrative : Cet article permet aux présidents des formations de jugement de rejeter les requêtes manifestement dépourvues de fondement. La décision souligne : “Les présidents des formations de jugement... peuvent..., par ordonnance, rejeter... les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement”.
3. Principes de régularité procédurale : La Cour affirme que le respect des procédures est essentiel pour garantir l'équité des recours administratifs. Cela est illustré par le rejet de la possibilité de régulariser un défaut en appel, renforçant ainsi l'importance du respect des procédures dès la première instance.
En somme, cette décision illustre l'importance des formalismes en matière de droit administratif, particulièrement dans le domaine de l'urbanisme, où la rigueur des notifications peut conditionner la recevabilité des recours.