Résumé de la décision
M. E... A..., de nationalité roumaine, fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Nîmes qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral l'obligeant à quitter le territoire français et lui interdisant de circuler sur ce même territoire pour une durée d'un an. En appel, M. A... fait valoir plusieurs moyens concernant la motivation de l'arrêté et l'existence d'erreurs manifestes d'appréciation. La Cour administrative d'appel de Marseille rejette sa requête, jugeant que les arguments avancés sont manifestement dépourvus de fondement.
Arguments pertinents
1. Motivation de l'arrêté : La Cour considère que l'arrêté du préfet est suffisamment motivé, même en l'absence de mention d'un lien de couple, car il contient des éléments factuels et juridiques justifiant la décision. La Cour note que les moyens soulevés sont "à écarter par adoption des motifs retenus par le tribunal".
2. Erreur manifeste d’appréciation : La Cour rejette l'argument selon lequel la décision était entachée d'une erreur manifeste d'appréciation au regard de l'article L. 511-3-1, en soulignant que les éléments fournis par M. A... ne suffisent pas à prouver qu'il ne constitue pas un abus de droit. Les éléments relatifs à son contrat à durée indéterminée ne suffisent pas pour établir que son séjour était légitime.
3. Article 8 de la CEDH : La Cour refuse de reconnaître une violation de l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, stipulant que M. A... n’a pas prouvé que son centre d'intérêts se trouvait en France malgré les arguments avancés.
4. Interdiction de circuler : La Cour juge que l'arrêté imposant une interdiction de circuler est également correctement motivé et que le préfet a réalisé un examen adéquat de la situation de M. A..., rejetant ainsi les moyens d'appel en lien avec cette décision.
Interprétations et citations légales
1. Motivation de l'arrêté :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 : "La décision qui concerne un étranger et a pour effet de lui faire obligation de quitter le territoire français doit être motivée."
2. Erreur manifeste d’appréciation :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-3-1 : "Les décisions relatives aux étrangers doivent tenir compte de la réalité de leur situation personnelle et professionnelle."
3. Protection de la vie privée :
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8 : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance."
4. Décisions de la Cour :
- La Cour se réfère à l'article R. 222-1 du code de justice administrative, affirmant qu'elle peut rejeter des requêtes manifestement dépourvues de fondement. Le dernier alinéa de cet article précise que les requêtes peuvent être déclarées irrecevables si elles ne reposent sur aucun argument juridique solide.
Conclusion
La décision de la Cour administrative d'appel illustre l'importance d'une motivation adéquate des arrêtés préfectoraux et le respect des critères d’appréciation de la situation personnelle des étrangers. Les arguments avancés par M. A... n'ont pas réussi à démontrer l'illégitimité de sa situation au regard des lois en vigueur, entraînant le rejet de sa requête.