Résumé de la décision
Le 8 septembre 2021, M. C... et Mme B..., représentés par leur avocat, ont saisi la Cour d'une requête demandant l'annulation d'un jugement du 7 juillet 2021 qui rejetait leur demande d'annulation d'une décision implicite du maire d'Allauch. Cette décision impliquait un refus de constater la caducité d'un permis de construire délivré à la société Finaréal en 2004. Les requérants ont également demandé l'annulation d'un permis de construire modificatif délivré en 2015 et l'enjoignement au maire de tirer des conséquences de ces annulations. La Cour a décidé de transmettre le dossier au Conseil d'État, considérant que le jugement du tribunal administratif était rendu en premier et dernier ressort.
Arguments pertinents
La Cour a articulé plusieurs arguments clés dans sa décision :
1. Application des dispositions de l'article R. 811-1-1 : La Cour souligne que les tribunaux administratifs statuent en premier et dernier ressort sur les recours introduits contre des permis de construire, afin d'accélérer le traitement des recours dans les zones à forte tension sur le marché du logement.
> "Les tribunaux administratifs statuent en premier et dernier ressort sur les recours, introduits entre le 1er décembre 2013 et le 31 décembre 2022...".
2. Interprétation des refus de constatation de caducité : Il est également soutenu que les refus de constater la caducité d’un permis de construire doivent être traités de manière similaire aux recours dans le cadre des permis de construire, étant donné que ces refus confirment implicitement la validité du permis.
> "Les dispositions de l'article R. 811-1-1... doivent être regardées comme concernant... les contestations portant sur un refus de constater la caducité d'un permis, en ce que le refus a nécessairement pour effet de confirmer le permis".
Interprétations et citations légales
La décision repose sur une interprétation stricte des dispositions de la loi françaises encadrant la gestion des permis de construire. Les éléments suivants sont à considérer :
1. Article R. 811-1-1 du Code de justice administrative : Cet article établit que dans des zones à forte demande de logements, les décisions relatives aux permis de construire sont traitées rapidement par le tribunal administratif. Il s'agit d'une exception à la règle générale sur les recours administratifs.
> "Ces dispositions... doivent donc s'interpréter strictement".
2. Jurisprudence du Conseil d'État : La Cour cite les décisions antérieures pour justifier son raisonnement, notamment les arrêts de mars 2017, qui élargissent l'application de cette rapidité de traitement aux refus de constatation de caducité, ce qui confirme le statut du permis initial.
> "CE, 17-03-2017, n°396362 et 396366".
Cette décision illustre une mise en œuvre pragmatique des règles administratives dans un contexte de forte pression sur le marché du logement, montrant ainsi l'équilibre entre la nécessité de rapidité et le respect du droit des propriétaires à contester des décisions qui peuvent affecter la valeur de leur propriété.