Résumé de la décision
Dans la décision rendue le 26 avril 2021 par la Cour administrative d'appel de Marseille, M. C... a contesté l'ordonnance du 5 mars 2021 rejetant sa demande d'expertise dans le cadre d'un litige relatif à sa prise en charge par le centre hospitalier intercommunal de Fréjus-Saint-Raphaël, suite à un accident de travail. Le juge des référés a refusé la demande d’expertise, considérant que l'utilité d'une nouvelle mesure n'était pas démontrée, d'autant plus qu'une expertise antérieure avait déjà été réalisée par la commission régionale de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux (CRCI). M. C... a ensuite interjeté appel, mais la Cour a confirmé la décision du juge des référés et a rejeté sa requête.
Arguments pertinents
1. Compétence du juge des référés : Le juge des référés n'a pas pour fonction de trancher le fond du litige, mais doit évaluer l'utilité d'une mesure d'instruction. En l'espèce, il a jugé que le rapport d'expertise précédent était complet et pertinent.
> "L'utilité d'une mesure d'instruction ou d'expertise qu'il est demandé au juge des référés d'ordonner doit être appréciée... au regard de l'intérêt que la mesure présente dans la perspective d'un litige principal."
2. Clarté du rapport d'expertise antérieur : L’ordonnance souligne que le rapport de la CRCI a répondu aux questions posées et a évalué la pertinence des soins ainsi que l'absence de lien de causalité entre la prise en charge et l'aggravation de l'état de M. C... :
> "Ce rapport s'est explicitement et clairement prononcé sur la pertinence des soins prodigués lors de sa prise en charge par le centre hospitalier."
3. Inutilité de la nouvelle expertise : Le juge a considéré qu’une nouvelle mesure d'expertise n'était pas justifiée, notamment en ce qui concerne les informations délivrées au requérant, car les actes médicaux réalisés n’appelaient pas une information exhaustive selon les prescriptions légales.
> "Un complément d'expertise n'apparaît pas utile sur ce point, dès lors que les investigations pratiquées... n'appelait pas... une information portant sur l'utilité de ces investigations."
Interprétations et citations légales
1. Appréciation de l'utilité de l’expertise : Le juge des référés doit déterminer si une nouvelle expertise est nécessaire en se basant sur les éléments déjà disponibles. Comme précisé dans le Code de justice administrative - Article R. 532-1, le juge est limité par la nécessité de démontrer l'utilité d’une telle mesure :
> "Le juge des référés peut, sur simple requête... prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction."
2. Précision de l'expertise antérieure : La Cour a considéré que l’expertise réalisée par la CRCI était suffisamment détaillée pour se prononcer sur les divers aspects du litige, conformément aux attentes posées par les articles L. 1142-9 et suivants du Code de la santé publique, qui régissent le traitement des demandes d’indemnisation.
> "Il résulte des termes de ce rapport que celui-ci répond de façon précise et complète à l'ensemble des questions posées par la commission."
3. Obligation d’information : Concernant les obligations d’information, le juge a remarqué que le rapport d’expertise avait déjà abordé les aspects pertinents du consentement éclairé, en citant les dispositions du Code de la santé publique - Article L. 1111-2 :
> "Les investigations pratiquées... n'appelaient pas, en tout état de cause, une information portant sur l'utilité de ces investigations, leur urgence..."
En conclusion, la Cour a rejeté la requête de M. C..., confirmant que la décision du juge des référés était fondée sur une évaluation appropriée de l'utilité d'une nouvelle expertise à la lumière des rapports déjà existants.