Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme C..., de nationalité algérienne, a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Nice du 15 octobre 2015. Ce jugement avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 23 avril 2015, qui refusait de lui accorder un titre de séjour et l'obligeait à quitter le territoire français. La Cour a confirmé la décision du tribunal administratif, estimant que le refus de délivrer un certificat de résidence portant la mention "vie privée et familiale" ne portait pas atteinte de manière disproportionnée aux droits de Mme C... au respect de sa vie privée et familiale, en raison notamment de l'irrégularité du séjour de son époux et de son propre statut en France. Les conclusions de Mme C... ont donc été rejetées.
Arguments pertinents
1. Liens familiaux insuffisants : La Cour a souligné que Mme C... ne pouvait se prévaloir de liens familiaux en France suffisamment solides pour constituer un obstacle à l'expulsion, étant donné que son époux, M. B..., avait un séjour irrégulier en France. "M. B... n'établit pas qu'il subviendrait aux besoins de ses trois enfants ni qu'il entretiendrait avec eux des liens familiaux réguliers."
2. Atteinte disproportionnée non établie : La Cour a jugé que le refus ne portait pas atteinte de manière disproportionnée à sa vie privée et familiale, en notant que "Mme C... n'établit ni même n'allègue être dépourvue d'attaches dans son pays d'origine."
3. Appréciation du préfet : La Cour a également précisé qu'il n'y avait pas lieu de considérer que le préfet avait commis une erreur manifeste dans l'appréciation des conséquences de l'arrêté sur la vie de Mme C..., en concluant que le moyen tiré de la violation de l'accord franco-algérien était dénué de fondement.
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-algérien : La décision s'appuie sur l'article 6 de l'accord franco-algérien (27 décembre 1968), qui prévoit que "le certificat de résidence d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit [...] au ressortissant algérien […] dont les liens personnels et familiaux en France sont tels que le refus d'autoriser son séjour porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée."
2. Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : La décision aborde également les dispositions pertinentes du Code de l'entrée et du séjour des étrangers, notamment en ce qui concerne les conditions de délivrance des titres de séjour, mettant en avant que Mme C... ne remplit pas ces conditions en raison de son époux en situation irrégulière et de son propre statut.
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Enfin, la Cour a rejeté la demande de Mme C... de mettre à la charge de l'État une somme au titre des frais irrépétibles, en se basant sur l'absence de fondement de ses conclusions.
La décision a ainsi souligné l'importance de la régularité du séjour et la solidité des liens familiaux pour la reconnaissance des droits liés à la vie privée et familiale dans le cadre de la législation française et des accords internationaux applicables.