Résumé de la décision
Mme A..., de nationalité algérienne, a demandé l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Marseille qui ordonnait son éloignement du territoire français. Elle a également sollicité un sursis à l'exécution de ce jugement, arguant que son état de santé nécessitait un traitement qu'elle ne pourrait pas recevoir dans son pays d'origine. La cour a rejeté sa demande de sursis, considérant que l'exécution de la mesure d'éloignement ne risquait pas d'entraîner des conséquences difficilement réparables pour elle.
Arguments pertinents
1. Absence de conséquences difficilement réparables : La cour a estimé que les éléments médicaux fournis par Mme A... ne démontraient pas que son état de santé ne pourrait pas être pris en charge dans son pays d'origine. En effet, bien qu'elle ait subi une chirurgie et un traitement par radiothérapie, les soins post-thérapeutiques nécessaires ne justifiaient pas un sursis à l'exécution de la décision. La cour a noté que "l'éventuelle exécution forcée de la mesure d'éloignement dans l'attente de la décision sur le fond du litige, ne peut [...] être regardée comme risquant d'entraîner pour elle des conséquences difficilement réparables".
2. Situation économique et accès aux soins : La cour a également souligné que Mme A... n'avait pas prouvé que sa situation économique l'empêcherait d'accéder à un traitement approprié dans son pays d'origine, ce qui a contribué à la décision de rejeter sa demande de sursis.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 811-14 : Cet article stipule que "sauf dispositions particulières, le recours en appel n'a pas d'effet suspensif". Cela signifie que, par défaut, une décision de première instance peut être exécutée même si elle est contestée en appel, sauf si le juge d'appel ordonne le contraire.
2. Code de justice administrative - Article R. 811-17 : Cet article précise que "le sursis peut être ordonné à la demande du requérant si l'exécution de la décision de première instance attaquée risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables". La cour a appliqué cette disposition en examinant si les conséquences de l'éloignement de Mme A... seraient effectivement irréparables, concluant que ce n'était pas le cas.
3. Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Le second alinéa de cet article permet aux présidents des formations de jugement de rejeter les demandes de sursis. La cour a utilisé cette disposition pour justifier le rejet de la demande de Mme A..., affirmant qu'il n'était pas nécessaire d'examiner le caractère sérieux des moyens invoqués, étant donné que les conditions pour accorder un sursis n'étaient pas remplies.
En conclusion, la décision de la cour repose sur une évaluation des risques pour la santé de Mme A... en cas d'éloignement, ainsi que sur l'absence de preuves suffisantes concernant l'impossibilité d'accéder à des soins appropriés dans son pays d'origine.