Résumé de la décision
M. C..., ressortissant congolais, a demandé l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Montpellier rejetant sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 6 mai 2015 qui l'obligeait à quitter le territoire français. La Cour administrative d'appel a confirmé le jugement du tribunal administratif en considérant que l'arrêté était légal et motivé, rejetant ainsi les moyens soulevés par M. C., notamment l'incompétence du signataire de l'arrêté et l'insuffisante motivation, ainsi que l'invalidité de la décision au regard des droits de la vie privée et familiale.
Arguments pertinents
1. Motivations relatives à l'autorité compétente : La Cour a considéré que les arguments concernant l'incompétence du signataire et l'insuffisance de la motivation ont été repris sans éléments nouveaux. Elle a décidé d'écarter ces moyens en se référant aux motifs du premier juge, manifestant ainsi une continuité dans l'application du droit. Citation pertinente : "il y a lieu d'écarter ces moyens par adoption des motifs retenus à bon droit par le premier juge".
2. Examen des droits selon la Convention européenne : M. C. soutenait que l'obligation de quitter le territoire portait atteinte à son droit au respect de sa vie privée et familiale, tel que prévu par l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme. La Cour a rebuté cet argument en indiquant que M. C. ne prouve pas l'intensité et la stabilité de ses liens personnels en France. Citation pertinente : "le refus d'autoriser son séjour porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée au regard des motifs du refus".
3. Absence de démarches de régularisation : La Cour a noté que M. C. n'avait pas établi qu'il avait tenté de régulariser sa situation en France pendant son séjour de 2002 à 2015, un élément crucial pour évaluer la légitimité de ses arguments fondés sur son insertion dans la société française. Citation pertinente : "ne produit aucune pièce supplémentaire en appel".
Interprétations et citations légales
1. Droit à la vie privée et familiale (CEDH - Article 8) : Cet article protège non seulement le droit à la vie privée, mais impose aussi des conditions strictes aux ingérences possibles de l'État. L’arrêt souligne que toute ingérence doit être justifiée par des motifs pertinents et adaptés à une société démocratique.
2. Conditions de séjour des étrangers (Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11) : Cet article précise que la délivrance d’une carte de séjour temporaire, portant la mention " vie privée et familiale ", est soumise à des conditions d’intégration et de stabilité de la présence en France. La Cour a noté que M. C. ne remplissait pas ces conditions.
3. Précision sur l’apport de preuves (Code de justice administrative) : Le jugement indique clairement la nécessité pour le requérant de fournir des preuves tangibles de son ancrage et de sa situation, ce qui, en l’espèce, n’a pas été fait. Cela souligne l'importance des éléments de preuve à la charge du requérant pour contester une décision administrative.
En somme, la décision de la Cour accueille de manière confirmative l'argumentation du tribunal administratif, estimant que M. C. ne présente pas d’éléments suffisants pour remettre en cause l'arrêté préfectoral le concernant. La Cour rappelle également l'importance d'une intégration reconnue dans la société française pour justifier un droit au séjour.