Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel de Marseille a examiné la requête de M. B..., qui contestait un arrêté du préfet de police de Paris l'obligeant à quitter le territoire français. Cet arrêté était contesté sur la base d'une insuffisance de motivation, d'un défaut d'examen particulier et d'une atteinte disproportionnée aux droits de M. B... au regard de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. La Cour a confirmé le jugement du tribunal administratif de Marseille qui avait rejeté la demande de M. B..., considérant que le préfet n'avait pas commis d'erreur manifeste d'appréciation et que la mesure n'était pas disproportionnée.
Arguments pertinents
1. Motivation de l'arrêté : La Cour a jugé qu'il était approprié d'écarter les moyens tirés de l'insuffisante motivation et du défaut d'examen particulier en se basant sur les motifs retenus par le premier juge.
> « Il y a lieu d'écarter les moyens tirés de l'insuffisante motivation et du défaut d'examen particulier. »
2. Article 8 de la Convention : La Cour a rappelé que l’article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme garantit le droit au respect de la vie privée et familiale, mais laisse la possibilité d'ingérence par les autorités publiques sous certaines conditions.
> « Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire […] à la protection des droits et libertés d'autrui. »
3. Situation personnelle de M. B... : La Cour a relevé la durée et les conditions irrégulières du séjour de M. B... et a noté qu'il ne démontrait pas un manque d'attaches dans son pays d'origine.
> « […] lesdites démarches ne sont pas de nature à établir que l'intensité et la centralité des intérêts personnels et familiaux de M. B... seraient telles que le préfet aurait, par son arrêté en litige, porté une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée et familiale de M. B... »
Interprétations et citations légales
1. Convention européenne des droits de l'homme - Article 8 : Cet article fait partie d'une série de protections concernant les droits individuels, permettant une certaine ingérence si celle-ci est justifiée par des raisons précises et impérieuses.
> « Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale […] Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure […] nécessaire. »
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Les termes du code doivent être appliqués dans le contexte des droits des étrangers. Ainsi, la motivation de l'arrêté et les conditions de séjour sont déterminantes dans l'appréciation de la légalité de l’acte administratif.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Ce dispositif prévoit la possibilité pour une partie de demander le remboursement des frais engagés pour l'instance. Dans ce cas, la réclamation de M. B... a été rejetée, l'État n'étant pas condamné à lui verser des sommes au titre des frais.
> « […] doivent être rejetées ses conclusions aux fins d'injonction et celles tendant à l'application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative... »
En synthèse, la décision confirme la légalité de l'arrêté de reconduite à la frontière pris à l'encontre de M. B..., en justifiant que sa situation personnelle ne justifie pas une exception au regard de ses droits en vertu de la Convention européenne des droits de l'homme.