Résumé de la décision :
La SARL Monfrance a interjeté appel contre un jugement du tribunal administratif de Nice, daté du 15 avril 2016, qui avait rejeté sa demande de décharge de cotisations d'impôt sur les sociétés et d'intérêts de retard pour les années 2010 et 2012. Cette situation a découlé d'une vérification comptable, où la société avait omis de déduire des achats de marchandises de ses résultats imposables pour l'exercice 2008. Bien qu'elle ait tenté de corriger cette erreur en 2010, la cour a confirmé que cette démarche n'était pas valide et a rejeté la requête de la SARL Monfrance.
Arguments pertinents :
1. Correction d'erreur comptable : La SARL Monfrance soutenait que son erreur comptable de 2008 devait être rectifiée. Toutefois, la cour a précisé qu'elle devait avoir recours à une réclamation auprès de l'administration fiscale dans les délais impartis. Le tribunal a déclaré : "il lui appartenait alors de demander la réparation de son erreur en présentant une réclamation à l'administration fiscale".
2. Imputation sur les bénéfices de 2010 : La société a tenté de faire porter la charge de l'exercice 2008 sur ses résultats de 2010. La cour a jugé que cela n'était pas possible, affirmant que la société "n'était pas en droit d'imputer, de quelque manière que ce soit, sur les bénéfices imposables de l'année 2010, la charge relative à l'exercice clos en 2008".
3. Absence de rectification par l'administration : La SARL Monfrance a également fait valoir que le bénéfice de la compensation devait s'appliquer, mais la cour a indiqué qu'aucune rectification par l'administration n'avait été opérée, ce qui était une condition nécessaire pour pouvoir procéder à une telle compensation.
Interprétations et citations légales :
1. Délai de rectification : Le tribunal a fait référence à l'article R. 196-1 du livre des procédures fiscales qui encadre le délai dont dispose le contribuable pour demander une rectification de ses résultats imposables. Cela implique que tout contribuable doit être attentif aux délais pour faire valoir ses droits : "le délai dont disposait la SARL Monfrance en application de l'article R. 196-1 du livre des procédures fiscales pour demander la rectification de ses résultats imposables de l'exercice clos en 2008 n'était pas expiré".
2. Erreur comptable : L'administration fiscale peut tolérer des erreurs comptables, à condition que celles-ci soient corrigées dans les délais prévus. Cependant, dans ce cas, la SARL Monfrance a manqué d'effectuer une réclamation formelle, ce qui a été crucial pour le jugement. La cour a rappelé que la SARL Monfrance "n’avait pas déduit de ses résultats imposables de l'exercice clos en 2008 des achats", ce qui est un rappel que la diligence du contribuable est essentielle.
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Les conclusions de la SARL Monfrance pour obtenir le remboursement des frais de justice ont également été rejetées, car elle n'a pas réussi à prouver que le jugement de première instance aurait causé un préjudice injustifié. Comme stipulé, "doivent être rejetées, par voie de conséquence, ses conclusions tendant au bénéfice des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative".
Cette décision met en lumière l'importance pour les contribuables de faire preuve de rigueur dans la gestion de leurs erreurs comptables et de respecter les procédures administratives établies pour la correction de celles-ci.