Résumé de la décision
M. et Mme A... ont fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Marseille du 26 janvier 2017, qui avait partiellement rejeté leur demande de décharge d'une cotisation supplémentaire d'impôt sur le revenu et de contributions sociales pour l'année 2008, ainsi que des pénalités afférentes. Ils ont argumenté que la proposition de rectification adressée à leur société, la SARL Théâtre de la Fonderie, avait été envoyée à un destinataire inapproprié, ce qui aurait affecté la régularité de la procédure et annulé l'interruption de la prescription. Leur mandat, désignant M. A... comme interlocuteur tout en tenant Mme A... comme gérante, aurait également été contesté. La cour a rejeté leur requête, estimant que ces arguments n'avaient pas d'incidence sur leur situation.
Arguments pertinents
1. Principe d'indépendance des procédures : La cour a affirmé que les vices affectant la procédure de rectification concernant la société ne remettent pas en cause la rectification des revenus des associés. Elle a stated que : « le vice affectant la régularité de la procédure suivie à l'égard d'un contribuable reste sans incidence sur les rectifications affectant un autre contribuable ».
2. Mandat de représentation : La décision a indiqué que le mandat donné par Mme A... à M. A... n’a pas affecté la capacité de l'administration fiscale à procéder à la rectification, garantissant ainsi la continuité du processus malgré les contestations sur la régularité de la procédure.
3. Rejet des demandes de frais : La cour a refusé de mettre à la charge de l'État les frais de justice demandés par M. et Mme A..., en soulignant que l'État n'était pas la partie perdante dans cette affaire.
Interprétations et citations légales
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule les modalités de prise en charge des frais de justice, indiquant que si l'État n'est pas condamné, il ne peut être tenu de rembourser les frais engagés. La cour a appliqué cet article pour justifier que « les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mis à la charge de l'État, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance, la somme demandée... ».
- Code général des impôts et Livre des procédures fiscales : Ces textes encadrent les obligations des contribuables ainsi que les modalités de rectification des impositions et soulignent que la procédure suit des principes d’équité et de transparence, même en cas de contestation des modalités administratives. En l'espèce, la cour a affirmé que : « la procédure de rectification a pu régulièrement être suivie par l'administration fiscale avec M. A..., mandataire expressément désigné », renforçant ainsi l'idée que la désignation d'un mandataire légitime par Mme A... était suffisante.
Ces éléments montrent que les principes d'indépendance des procédures et de validité des mandats sont fondamentaux pour la gestion des redressements fiscaux, permettant de garantir une certaine stabilité et prévisibilité dans le traitement des obligations fiscales des contribuables.