Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. C..., associé à hauteur de 20 % de la société civile immobilière Les Bruyères, conteste les impositions supplémentaires d'impôt sur le revenu et de contributions sociales survenues à la suite de la rehausse des revenus fonciers de la société pour les années 2008, 2009 et 2010. Le tribunal administratif de Montpellier a rejeté sa demande de décharge à un jugement du 25 avril 2017. M. C... fait appel, sollicitant l'annulation du jugement, la décharge des impositions contestées, une expertise subsidiaire, et le remboursement de ses frais. La Cour a finalement confirmé la décision du tribunal administratif, rejetant la requête de M. C... en raison du manque de preuves suffisantes pour justifier les dépenses engagées.
Arguments pertinents
1. Justification des Dépenses déductibles : La Cour a rappelé que pour qu'une dépense soit déductible, elle doit être dûment justifiée, réelle et se rapporter à des revenus imposables. La Cour a souligné que "M. C... a produit les photographies montrant l'état du château avant et après travaux, et un devis correspondant aux travaux de couverture, ces seules pièces... ne sauraient être regardées comme suffisantes pour justifier du montant des dépenses engagées."
2. Doctrine fiscale : M. C... a également tenté de se fonder sur la doctrine fiscale postérieure aux années d'imposition concernées. La Cour a déclaré que cette doctrine n'apportait aucune interprétation différente de la loi fiscale déjà appliquée, indiquant que "elle ne comporte aucune interprétation différente de la loi fiscale dont il lui a été fait application".
3. Demande d'expertise : Concernant la demande d'expertise, la Cour a décidé qu'il n'y avait pas lieu d'ordonner cette expertise, considérant que M. C... n'était pas en mesure de justifier de manière adéquate les charges que la société était censée avoir supportées.
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 28 : "Le revenu net foncier est égal à la différence entre le montant du revenu brut et le total des charges de la propriété." Cette disposition souligne l’importance de la déduction des charges pour parvenir à un revenu net imposable.
2. Code général des impôts - Article 31 : Cet article énumère les charges de propriété déductibles pour déterminer le revenu net. La Cour a mis en avant que les frais doivent être justifiés et engagés dans le but d'acquérir ou de conserver le revenu. Cela impose une obligation de preuve sur le contribuable: "il appartient au contribuable de justifier de la réalité, de la consistance et, par suite, du caractère déductible de ces charges".
3. Article L. 80 A du livre des procédures fiscales : Ce texte insiste sur le caractère interactif de la doctrine fiscale et sur le fait qu'elle ne peut avoir d'effet rétroactif, aspect qui a été à l'origine du rejet de l'exégèse juridique rapportée par M. C... : la doctrine appliquée durant les litiges n'a pas été mise en pratique.
4. Code de justice administrative - Article R. 621-1 : Mentionne que la juridiction peut ordonner une expertise, mais la Cour a décidé que cela n'était pas justifié dans ce cas précis: "il n'y a pas lieu d'ordonner l'expertise sollicitée par M. C...".
La décision éclaire donc la nécessité d’apporter des preuves concrètes concernant les dépenses engagées pour les travaux et insiste sur la rigueur de la législation fiscale en matière de déductions.